Anne-Hélène Klinger-Dollé – Promouvoir collectivement un idéal intellectuel : l’éthique aristotélicienne chez Lefèvre d’Etaples et ses disciples
Anne-Hélène Klinger-Dollé (Université Toulouse-Jean Jaurès / Institut Universitaire de France)
Les manuels issus de l’enseignement de Jacques Lefèvre d’Étaples à la Faculté des Arts à Paris, fin XVe-début XVIe siècle, sont une œuvre éminemment collective : Lefèvre associe très vite à ses travaux éditoriaux ses étudiants et anciens étudiants. L’enseignement de l’Éthique à Nicomaque d’Aristote y joue un rôle important, dans la mesure où il permet à Lefèvre et à son groupe de promouvoir l’idéal philosophique et spirituel qu’ils proposent aux étudiants. L’étude des ouvrages de Lefèvre destinés à la lecture de l’Éthique, et celle de la participation de Josse Clichtove à l’un de ces ouvrages, mettent en lumière les finalités profondes visées par cet enseignement, dont témoigne aussi un étudiant de Lefèvre, l’humaniste Beatus Rhenanus, à travers quelques annotations portées sur les manuels fabristes sur lesquels il a travaillés pendant ses études à Paris (1503-1507). L’article propose aussi de voir les écrits sur la sagesse d’un autre ancien étudiant de Lefèvre, Charles de Bovelles (le De sapiente de 1511 et un opuscule métaphysique peu connu de 1504) comme sa contribution à la diffusion de cet idéal, ancré dans le terreau de l’Éthique à Nicomaque sans s’y restreindre.
Télécharger l’article d’Anne-Hélène Klinger-Dollé.
Pour consulter le sommaire du bouquet du Verger consacré au thème “Œuvre collective et sociabilité à la Renaissance”, on peut se reporter ici.