Rosaria Iounes-Vona – Aventure et fiction dans le Piacevoli notti de Straparola (1480 ?-1557 ?) : l’exemple de Pierre Le Fou (III, 1) et de Fortunio (III, 4)
Rosaria Iounes-Vona (Université de Lorraine)
En se fondant sur la définition que donne Giorgio Agamben de l’aventure, c’est-à-dire « le fait qu’il arrive à un homme quelque chose de mystérieux ou de merveilleux, qui peut être aussi bien positif que négatif », l’étude s’interroge sur les possibilités de l’utiliser comme une clé de lecture des favole III, 1 et III,4 des Piacevoli notti de Giovan Francesco Straparola. Ce recueil de contes, nouvelles et énigmes fut publié à Venise en deux moments ; le premier tome parut en 1550 et le deuxième en 1553. Si la biographie de l’auteur demeure à ce jour en grande partie inconnue, son ouvrage rencontra un grand succès. Les deux récits examinés sont considérés comme paradigmatiques des contes de fées straparoliens, présents de manière prépondérante dans le premier volume. Il pourrait paraître quelque peu hasardeux de vouloir y déceler une relation avec l’aventure, c’est-à-dire avec l’événement inattendu, extravagant, excentrique qui bouleverse l’ordre établi et suscite l’implication émotionnelle du lecteur, dans la mesure où la principale loi régissant le conte de fées est le dénouement heureux. Or, en confrontant de jeunes personnages au merveilleux vraisemblable et en les plaçant dans des lieux topiques de l’événement imprévu, tels que la mer, Straparola nous propose une aventure fiabesca, fabuleuse, rendue d’autant plus palpitante que sa mise en récit se traduit par une écriture d’apparence désinvolte, mais en réalité fort habile.
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