Appel à communication : Œuvre collective et auctoritas professorale dans les milieux scolaires et universitaires en France et aux Pays-Bas (XVe – XVIIe siècle). Louvain-la-Neuve, 27-28 avril 2017

  • End date:
    30/09/2016, 00:00
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LEFEBVRE, Claude, Maître et élève c. 1670, Huile sur toile Musée du Louvre, Paris (source : WGA)

Journées d’étude organisées par M. Ferrand, P. Desmoulière et A. Lionetto
Université catholique de Louvain, GEMCA Université Paris-Sorbonne

Ces journées d’étude louvanistes constitueront le deuxième volet d’une réflexion engagée au mois d’octobre 2016 en Sorbonne, sur l’ « Œuvre collective » du XVe au XVIIe siècle.

Nous souhaitons à cette occasion limiter le champ de recherche à un milieu relativement homogène, celui des écoles et de l’université, en France et aux Pays-Bas. La création littéraire et artistique des écoles a longtemps souffert du mépris de la critique (cf. Lucien Febvre et les «Apollons de collèges»). Pourtant, on s’accorde aujourd’hui à reconnaître le rôle essentiel que certains maîtres (Ravisius Textor, Jean Dorat, Etienne Binet, etc.) ont joué dans le développement intellectuel de l’Europe moderne : l’École fut, par excellence, le lieu où s’affirma l’auctoritas de grandes figures.

La place éminente de ces professeurs-auteurs ne doit pas dissimuler toutefois ce que furent les modalités concrètes de la création dans leurs classes et leur entourage. Sous l’autorité du maître, l’école est, comme l’atelier d’artiste, un lieu authentique de création à plusieurs mains. La fête scolaire, par exemple, mobilise des compétences diverses qui se mettent au service du projet commun. Quel est alors, concrètement, le rôle de chacun ? L’autorité du maître est-elle partagée, déléguée ? Est-il un « auteur », au sens moderne du terme, un maître d’œuvre, ou simplement le garant de l’œuvre à accomplir ?

A travers l’étude de cas concrets, dans deux espaces culturels à la fois distincts et connectés, nous nous proposons ainsi de comprendre comment se définit et se construit l’œuvre poétique, musicale, artistique, à l’articulation du travail scolaire et de l’œuvre magistrale. Nous serons particulièrement attentifs, dans nos analyses, à ce qui distingue le milieu scolaire d’autres milieux de création collective : le travail à plusieurs mains, le partage éventuel de l’autorité, ont-ils en soi une fonction pédagogique, voire parénétique ? Quelle est la place, en particulier, de l’exercitatio dans le processus de création artistique ? En quoi, enfin, le milieu et la nature de cette production singulière modèlent-ils la réception du public d’alors et d’aujourd’hui et expliquent-ils les préjugés dont a longtemps souffert notre objet ?

La réflexion pourra s’appuyer sur une documentation variée, témoignant de la collaboration active des maîtres et des élèves :

– Archives administratives sur la vie de établissements ;
– Récits et témoignages d’élèves, de maîtres, de spectateurs, etc. ;
– Ouvrages commémoratifs d’événements organisés par l’institution ;
– Plaquettes de circonstance publiées au nom de l’institution ;
– Réalisations picturales (recueil d’emblèmes, adfixiones) et musicales ; – Pièces de théâtre, compositions littéraires (poétiques, oratoires, etc.).

Les propositions de communication (500 signes environ) devront être envoyées aux deux adresses suivantes mathieuferrand@yahoo.fr et adelinelionetto@hotmail.com avant le 30 septembre prochain. Elles pourront être rédigées en français ou en anglais.

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