Appel à contribution pour un ouvrage collectif: l’éloge du féminin en poésie

  • End date:
    15/04/2021, 00:00

Appel à propositions d’articles pour un ouvrage collectif

L’éloge du féminin en poésie

portwoma

 

L’éloge (du latin eulogium— épitaphe laudative et du grec elegeion, distique élégiaque) se définit comme un discours (logos) épidictique né d’une vigoureuseadmiration. L’éloge implique une instance énonciative, productrice d’un discours évaluatif saturé d’amplification et de valorisation. L’éloquence de l’acte célébratif, éminemment rhétorique, établit ainsi la singularisation et l’élévation d’un objet. Communément opposé au blâme (notamment dans le cadre de la rhétorique aristotélicienne), l’éloge viserait à produire, au terme d’un discours persuasif, un jugement mélioratif de l’objet visé.

L’ouvrage collectif  se charge d’examiner les enjeux et modalités qui sous-tendent la pratique de l’éloge du féminin en poésie.

Les propositions de communication pourront suivre les axes de recherche suivants :

1-Les modalités de représentation du féminin :

 Il s’agit d’interroger le rapport qu’entretient l’éloge avec l’amplification de son objet. Quels rôles et conséquences attribuer à l’exagération laudative ? Textuellement sensible par le moyen de l’exclamation, l’hyperbole, l’anaphore, la répétition, l’usage du superlatif, etc., cette amplification permet-elle de rendre hommage à un objet de discours ou conduit-elle au contraire à son effacement ? Dans ce dernier cas, quel serait donc le réel contenu de l’exclamation laudative ?

-Il s’agit d’interroger le statut de l’objet du discours : étymologiquement ob-jectum(ce qui est jeté devant), il est entièrement assumé par une énonciation évaluatrice. Qu’indiquent la description, la comparaison, la gradation, la présentation totale ou partielle (le blason), etc. quant à la composition de l’objet envisagé ? L’exaltation poétique indique-t-elle une volonté de saisir entièrement l’objet par le discours, dans une sorte de possession violente ?

-Quelle relation entre le fétichisme et l’écriture, toujours partielle, d’un blason ?

-Il est aussi possible d’examiner la charge pathique de l’exaltation encomiastique, souvent lyrique. Est-il nécessaire d’exposer un entraînement affectif pour établir la singularité ou la supériorité d’un objet ? En quoi l’affect est-il garant d’authenticité poétique ? Est-il possible d’envisager une autre impulsion à partir de laquelle se déploierait le chant laudatif ? Quel rapport entre la charge pathique du chant et l’objet du discours ? Il serait ici intéressant de confronter l’apport de la philosophie des affects de l’époque au texte étudié.

2-Les présupposés esthétiques/ épistémologiques/ philosophiques de l’éloge : 

Quels sont les idéaux (esthétiques, moraux, religieux…) qui transparaissent dans la restitution du féminin ? Chaque éloge suppose en effet une échelle de valeurs, une hiérarchisation qui justifie la mise en avant de l’objet chanté. Quelles sont les valeurs mises en avant dans la composition du féminin ? Ces valeurs recoupent-elles les conventions esthétiques/ sociales de l’époque ?

-Le poème offre-t-il une illustration du canon de beauté de l’époque ? Si oui, quelle relation entre l’éloge du particulier et l’idée, générale, du canon de beauté ?

-L’éloge se contente-il de reprendre des valeurs philosophiquement et socialement établies ou comporte-t-il une charge argumentative, voire subversive ?

3-L’éloge en rapport avec la construction du genre :

-Comment comprendre la relation entre l’éloge et le blâme (le féminin étant longtemps conçue comme une altérité terrifiante ou méprisée ?) En quoi l’exaltation est-elle libération de la sensualité féminine ou symptôme d’un enfermement de son image ?

-Quelle place pour l’éloge du « féminin » dans nos sociétés contemporaines, soucieuses de déconstruire le genre ?

4-L’éloge, fabrique du désir :

-Quel éclairage peut-on tirer de la pratique encomiastique quant au mécanisme du désir?

-Peut-on parler d’un voyeurisme, d’un fétichisme ou d’un exhibitionnisme laudatif ?

-À qui s’adresse l’éloge érotique ? En quoi une telle écriture peut-elle contribuer à la fabrique, à la subversion ou à la reproduction d’un fantasme ?

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Les articles peuvent concerner toutes traditions poétiques, sans restriction quant à l’époque.

Mots-clés : éloge, blâme, philosophie et rhétorique, philosophie des affects, poésie, persuasion, argumentation, stylistique, esthétique, épistémologie, éloge du féminin, poésie érotique, blason, représentation, sexe et genre

Les articles devront être envoyées avant le 15 avril 2021 par mail à l’adresse suivante :

elogecolloque2020@gmail.com et devront comporter une courte biographie (affiliation universitaire, domaine de recherche).

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Merci de limiter les articles à 15 pages et de respecter les normes suivantes:

1-Times corps 12 pour le texte et les citations courtes (moins de 3 lignes incluses dans le texte et mises entre guillemets d’imprimerie français ou « chevrons »). Les citations étrangères se composent en italique (mais les guillemets qui les contiennent – appartenant au texte principal – restent en romain).

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3-Toute coupure au sein d’une citation doit être signalée par […] ; de même, tout raccord ou commentaire personnel doit être placé entre crochets.

4-Les guillemets employés pour les citations courtes et les mots cités empruntés à d’autres ouvrages sont les guillemets français, y compris pour les citations en langue étrangère (anglais) : « Of course»

5-Les guillemets anglais doubles (“…”) seront employés à l’intérieur d’une citation entre guillemets français.

6- Ne pas inclure la bibliographie en fin d’article. Inclure les références en note de bas de page. À la première occurrence, les références de l’article ou de l’ouvrage mentionnés sont données sous forme complète ; elles sont données sous forme abrégée ensuite. Ces notes doivent être rédigées en Times corps 11.

7-Utiliser le format MLA pour les citations.

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Pamela Krause (Sorbonne université-UCLouvain), Nessrine Naccach (Sorbonne Nouvelle)