Corps juxtaposés dans le monde moderne et contemporain : répétition, variation et comparaison des images. Au croisement de l’histoire de l’art et de l’anthropologie

Appel à communication : « Corps juxtaposés dans le monde moderne et contemporain : répétition, variation et comparaison des images. Au croisement de l’histoire de l’art et de l’anthropologie », Paris, Fondation France – Japon de l’EHESS, date limite le 11 octobre 2017
Colloque, Paris, Ecole des Hautes études en Sciences sociales, 9 mars 2018.

L’objectif de ce colloque, est de considérer les phénomènes de répétition, de variation et de comparaison des images du corps dans la culture visuelle à l’époque moderne et contemporaine, en se focalisant sur les problématiques que suscite la pratique de la juxtaposition des images du corps.

La pratique de la juxtaposition des images du corps représente et symbolise la notion du temps et de l’histoire. Depuis « la vision successive » du Laocoon découvert par Goethe à la chronophotographie d’Etienne Jules-Marey, la juxtaposition des images montre au regardeur l’enchaînement des mouvements, de l’évènement ou de l’histoire, qui occupe dans le temps des moments voisins mais distincts. Cette pratique affirme ainsi une génétique créatrice des formes : si Picasso démontre le processus de l’abstraction du Taureau dans ses eaux-fortes en 1945, Matisse expose, la même année à la Galerie Maeght, les reproductions photographiques des différentes étapes de son œuvre avant qu’elle ne soit achevée afin d’exposer les variations de l’image nées pendant l’exécution.

D’autre part, si l’on se tourne vers l’archéologie, l’histoire de l’art et l’anthropologie, cette superposition de l’image apparaît comme un moyen de découvrir des similarités entre des objets ou des images distinctes, telles que les reproductions rassemblées dans l’Atlas-Mnémosyne d’Aby Warburg ou celles de la revue Documents (1929-1930) dirigée par Georges Bataille. Les artistes et les collectionneurs ont également tenté d’exposer les œuvres d’arts de leurs contemporains avec celles du passé ou des arts tribaux, afin de dévoiler leur origine cachée ou une nature commune. Ce débordement de l’analogie et de la comparaison dépasse parfois les catégories déjà établies, échappant ainsi à la pensée chronologique et typologique.

Dès lors, les images juxtaposées occasionnent non seulement la construction d’une chronologie et d’une typologie, mais elles peuvent aussi ébranler les ordres déjà construits. Pour cette raison, il est nécessaire de comparer les pratiques et concepts faisant intervenir la juxtaposition de la représentation du corps dans différentes aires géographiques, sans se limiter nécessairement au monde occidental.

Elles suscitent, en outre, des questionnements sur l’identité et l’originalité du corps : la multiplication des visages dans la série Stars de Warhol, ou la juxtaposition des photos des Suisses morts dans l’œuvre de Boltanski, si ce n’est l’uniformisation des visages dans les autoportraits de Sawada Tomoko, accentuant alors l’absence des corps représentés.

Les interventions de 20 minutes seront l’occasion pour les chercheurs de présenter tant les dernières découvertes de leurs champs d’activité que d’exposer leurs points de vue originaux sur ces sujets. Chaque intervention sera suivie d’un débat d’une durée de 10 min. Les propositions d’une longueur de 300 mots environ, accompagnées d’un titre et d’une brève notice bibliographique, en français ou en anglais, seront à envoyer à Hiromi Matsui (hiromi.matsui@lit.nagoya-u.ac.jp), avant le mercredi 11 octobre 2017.

A la croisée de l’histoire de l’art et l’anthropologie, notre colloque cherche à considérer l’ordre et le désordre que la juxtaposition des images du corps engendre dans la culture visuelle. Il concerne (mais n’est pas limité aux) sujets suivants :

  • L’usage des images juxtaposées du corps dans le processus de création de l’œuvre
  • La juxtaposition comme moyen de manifester le classicisme, l’ironie ou le parodie
  • Le pastiche de la représentation du corps
  • L’utilisation des images multipliées du corps dans l’œuvre d’art, ses questionnements sur l’originalité et/ou l’identité, la similarité et la ressemblance, le temps et l’histoire
  • L’emploi des images juxtaposées dans l’histoire de l’art, l’archéologie et l’anthropologie
  • La juxtaposition de reproduction dans l’exposition ou le catalogage
  • L’assemblage de textes et d’images dans l’exposition ou le catalogue

Organisation : Hiromi Matsui (Université de Nagoya) et Déborah Levy (Université Paris 8)

Key-note speaker : Claire Barbillon (Université de Poitiers)

Organismes : Consortium for the Development of Human Resources in Science and Technology (Université de Nagoya) et Fondation France-Japon de l’EHESS

 

Détails du colloque

Date : vendredi 9 mars 2018
Lieu : Ecole des Hauts études en sciences sociales (EHESS), Paris, France
Organisation : Hiromi Matsui (Université de Nagoya) et Déborah Levy (Université Paris 8)
Key-note speaker : Claire Barbillon (Université de Poitiers)
Organismes : Consortia for the Development of Human Resources in Science and Technology (Université de Nagoya) et Fondation France-Japon de l’EHESS