Des gens « sans histoire ». L’utilisation publique des écritures ordinaires à l’époque moderne et contemporaine

  • Start date:
    13/05/2024, 00:00
  • Place:
    Gênes, Italie

Des gens « sans histoire »

L’utilisation publique des écritures ordinaires à l’époque moderne et contemporaine

Paysage panoramique avec des voyageurs, Brueghel l'Ancien (détail) (WGA)

13 et 14 mai 2024

Colloque organisé par María de la Hoz Bermejo Martínez (Universidad de Alcalá), Mario Bueno Aguado (Universidad Carlos III de Madrid), Fabio Contu (Università di Genova), Federico Croci (Università di Genova), Marco Francalanci (Universidad de Alcalá), Monica Galletti (Universidad de Alcalá) et Laura Martínez Martín (Universidad de Alcalá)

Nous vous invitons à proposer des contributions consacrées aux dynamiques de re-signification des écritures ordinaires dans l’espace public à l’époque moderne et contemporaine. Les écritures ordinaires produites par des acteurs subalternes (classes populaires, hommes et femmes, enfance) dans le passage du privé au public devront donc être investiguées, en portant une attention particulière aux espaces utilisés, aux pratiques adoptées, aux stratégies de visibilité (ou d’obscurcissement) choisies, les appropriations de la société civile, les politiques de conservation de la mémoire populaire ou l’utilisation pédagogique et didactique des écritures.

Argumentaire

Depuis plus de cinquante ans, les experts s’interrogent sur le potentiel et les limites des écrits dits populaires dans la reconstruction historique. Le même adjectif populaire a été et est toujours au centre du débat car il renvoie à une dimension sociale insaisissable, oscillant entre le culturel, le sociologique et l’anthropologique, variable selon le contexte chronologique et géographique. Même l’expression la plus utilisée pour ce type d’étude dans l’espace anglo-saxon et français (ordinary writing écriture ordinaire) ne semble pas pouvoir pleinement cristalliser le caractère qui identifie la banalité ou la subordination d’un écrivain ou écrivaine et d’une écriture. Des catégories qui touchent à l’un des points les plus délicats, à savoir la juste définition des groupes sociaux analysés, uncommon people capable d’influer sur l’histoire générale à partir d’une condition asymétrique par rapport au pouvoir. Ces définitions, tout en jetant des éclairages différents sur le sujet, convergent pour tenter de mettre l’accent sur un caractère non professionnel des textes et sur la non- appartenance des écrivains aux classes hégémoniques. Leurs productions écrites, souvent plus proches de l’oralité, montrent une inexpérience dans la maîtrise de l’espace d’écriture et peu de respect difficile des règles de grammaire.

Grâce à ces documents, les chercheurs ont progressivement démoli le mythe historiographique du silence des soi-disant « classes inférieures », des « subalternes », des « analphabètes » ou des « semi-alphabétisé », en insérant pleinement dans le récit historique des hommes, des femmes et des enfants qui jusqu’alors étaient condamnés à n’apparaître dans les histoires générales que sous le signe du « nombre et de l’anonymat » et donc pratiquement « sans histoire ». Acteurs d’une marginalité qui s’entend à la fois d’un point de vue social et d’un point de vue textuel.

Dans certaines circonstances, cependant, ces écritures marginalisées,  normalement destinés à la sphère privée et à la dispersion, sont inclus dans le discours public. Dans ce passage, ils subissent des transformations, des stratégies d’adaptation, des politiques de visibilité différentes. Un mare magnum qui comprend la publication de journaux intimes, de lettres, de mémoires et d’autobiographies, la diffusion de textes sur Internet, des représentations théâtrales, des événements publics, leur utilisation dans des contextes muséaux, dans des mémoriaux officiels ou spontanés, dans des commémorations funéraires et dans des cimetières.

Partant de ces prémisses, nous vous invitons à proposer des contributions consacrées aux dynamiques de re-signification des écritures ordinaires dans l’espace public à l’époque moderne et contemporaine. Les écritures ordinaires produites par des acteurs subalternes (classes populaires, hommes et femmes, enfance) dans le passage du privé au public devront donc être investiguées, en portant une attention particulière aux espaces utilisés, aux pratiques adoptées, aux stratégies de visibilité (ou d’obscurcissement) choisies, les appropriations de la société civile, les politiques de conservation de la mémoire populaire ou l’utilisation pédagogique et didactique des écritures.

En particulier, des propositions concernant :

  • la conservation de la production écrite des classes subalternes
  • la publication de lettres, textes autobiographiques et d’autres écritures ordinaires
  • les entrées subordonnées dans les journaux
  • l’évolution des textes dans le passage du privé au public
  • les écritures en mouvement (marches, manifestations, grèves, )
  • les stratégies de commémoration et de monumentalisation
  • la muséalisation des écritures ordinaires
  • la visibilité et diffusion dans les médias

Modalités de contributions

Preparez une proposition de 200 mots maximum

Comprend un court CV bio-bibliographique de 100 mots maximum

Envoyez-le à l’adresse isenzastoria@gmail.com

Dates clés

  • 17/11/2023 Date limite de soumission des propositions

  • 22/12/2023 Communication par la Direction Scientifique des propositions acceptées
  • 13-14/05/2024 Célébration du XII CIHCE

Direction scientifique

  • Antonio Castillo Gómez (Universidad de Alcalá)
  • Graziano Mamone (Università di Genova)
  • Verónica Sierra Blas (Universidad de Alcalá)
  • Carlo Stiaccini (Università di Genova)

Comité organisateur

  • María de la Hoz Bermejo Martínez (Universidad de Alcalá)
  • Mario Bueno Aguado (Universidad Carlos III de Madrid)
  • Fabio Contu (Università di Genova)
  • Federico Croci (Università di Genova)
  • Marco Francalanci (Universidad de Alcalá)
  • Monica Galletti (Universidad de Alcalá)
  • Laura Martínez Martín (Universidad de Alcalá)