Expériences sourdes du XVe siècle au milieu du XVIIIe siècle, domaine français
Expériences sourdes du XVe siècle au milieu du XVIIIe siècle, domaine français
Ce colloque pluridisciplinaire souhaite poursuivre l’écriture d’une histoire critique des expériences sourdes antérieures à l’institutionnalisation de la langue des signes française. À la suite d’une journée d’étude organisée en novembre 2023, nous proposons de travailler à partir de la notion anthropologique et sociale d’expérience sourde, envisagée de manière historicisée.
Argumentaire
Ce colloque pluridisciplinaire souhaite poursuivre l’écriture d’une histoire critique des expériences sourdes antérieures à l’institutionnalisation de la langue des signes française. À la suite d’une journée d’étude organisée en novembre 2023, nous proposons de travailler à partir de la notion anthropologique et sociale d’expérience sourde, envisagée de manière historicisée.
Cette notion heuristique offre l’intérêt de permettre d’appréhender dans un même geste des situations diverses qui impliquent une différence physiologique mais qui ne s’y réduisent pas. Elle fournit une catégorie d’analyse de la surdité qui écarte l’approche biomédicale d’une déficience individuelle. Elle vise en revanche à encourager l’étude de l’expérience sensible ainsi que l’action de groupes constitués de personnes sourdes et entendantes, interagissant entre elles, dans le passé.
Dans l’histoire sourde, la question des modalités de communication par signes gestuels est centrale. Notre enquête a la spécificité de revenir sur une période au cours de laquelle les attestations de ces modalités « visuelles cinétiques » (L. Bragg) d’interlocution sont peu nombreuses dans le domaine français[1]. Alors qu’à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, à Paris tout d’abord, une communauté sourde se rend visible autour de la langue des signes et de l’affiliation à une culture spécifique (témoignage de P. Desloges en 1779), les pratiques antérieures depuis le XVe siècle, linguistiques ou autres, semblent faire l’objet d’un oubli actif dès le début du XIXe siècle. C’est cette amnésie, également entretenue par les personnes indifférentes aux pratiques sourdes sur fond de déconsidération, que nous souhaiterions surmonter.
Dans les témoignages du passé, on sera attentif aux mots employés. L’expression « sourd et muet », d’usage courant à l’époque moderne, indique l’identification d’une relation entre la particularité sensorielle du corps sourd et l’usage des signes. Le terme de « muet » ou « muette » – contesté dans la terminologie actuelle car les personnes muettes sont certes silencieuses mais ne sont pas privées de parole – désigne en effet des personnes qui n’oralisent pas mais qui s’expriment en revanche par signes gestuels, voire sont peut-être usagères d’une langue des signes – le terme « muet » indiquant aussi la dépréciation de cette énonciation. En revanche, le terme « sourd » seul paraît avoir désigné plutôt des personnes oralisantes devenues sourdes (par accident, maladie ou vieillissement). La terminologie actuelle distingue la surdité prélinguale, qui renvoie aux « muets » de l’Ancien régime, et la surdité postlinguale, celle des personnes devenues sourdes sans que cela entrave l’usage du français oral et la littératie (l’accès à la culture écrite). Le présent appel concerne l’expérience de la surdité tant pré- que postlinguale.
Ce colloque croisera ainsi une histoire du handicap sans s’y réduire. Nous travaillerons avec le présupposé que le handicap concerne aussi bien la personne entendante lorsqu’elle interagit avec une personne sourde, que la personne sourde dans la même situation avec une personne entendante (travaux de B. Mottez, Y. Delaporte). Autre notion heuristique, le handicap invite à interroger de façon interdisciplinaire l’environnement de l’expérience.
Traces, historiographie, mémoire
La vitalité de l’histoire sourde à partir de l’institutionnalisation (par l’école tout d’abord) de la langue des signes française à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle (travaux de Fl. Amann, F. Bertin, P. Bourgalais, Y. Cantin, Fl. Encrevé, D. Séguillon, etc.) et le dynamisme actuel de l’histoire de la sensorialité (voir par ex., C. Classen [dir.], A cultural history of the senses, 2014, 6 vol. ) invitent à interroger pour elle-même notre méconnaissance du fait social qu’est l’expérience sourde du XVe siècle au milieu du XVIIIe siècle en France.
Les contributeurs sont invités à la réflexivité face au défi historiographique que constitue cette période de l’histoire sourde. Il s’agit de surmonter les mécanismes d’un oubli actif des pratiques antérieures à la reconnaissance par l’institution scolaire de la langue des signes française ; d’envisager l’étude d’un objet peu producteur de traces, ou bien dont les témoignages sont problématiques car dessinés ou transcrits à partir de signes gestuels, ou encore de dispositifs porteurs d’exclusion, peu susceptibles d’avoir été transmis et patrimonialisés comme tels. Il s’agit peut-être aussi d’accepter que la surdité trouble les routines de différentes disciplines universitaires peu habituées à se confronter à cette catégorie théorique.
Face à la difficulté de réunir des traces de témoignage à la première personne de la part de sujets sourds, on pourra s’interroger sur la place qu’il convient de concéder aux représentations assez abondantes, semble-t-il, du dénigrement et de la discrimination par les sujets entendants. Il serait possible d’écrire une histoire sombre de l’expérience sourde à partir des traditions satiriques et comiques. Ces discours du stigmate peuvent être abordés sous l’angle des dispositifs (discursifs ou non) révélateurs de dissymétries et de désavantages. Dans ce cas, l’examen en retour de l’agentivité des personnes sourdes pourrait permettre d’aborder à la fois la question de leur vulnérabilité face à un environnement menaçant, physique et social, mais aussi celle de tactiques de défense et de non coopération, face à l’imposition d’un statut dévalué, ou au contraire d’adhésion éventuelle à cette identité humiliée et tenue pour une condition fragile.
La bibliographie existante pour la période moderne en France indique que le concept de surdité nous parvient après une circulation pendant cette période au sein de différentes disciplines (médecine, droit, philosophie, théologie, lettres) qui l’examinent tour à tour. Pour cette raison, les études ponctuelles récentes dans le cadre de telle ou telle discipline (notamment la philosophie du langage) fournissent des résultats déjà significatifs. Des articles attirent ainsi l’attention sur des aspects de l’expérience sourde (le testament, les pédagogues) ou des développements théoriques ou pratiques prenant pour centre la spécificité de l’interaction entre personnes sourdes ou non (droit, philosophie, histoire de l’art, lettres). Le colloque, sans se détourner de ces approches spécialisées, visera aussi à mettre en œuvre une approche pluridisciplinaire de l’expérience sourde, voire interdisciplinaire.
Le panorama historique qui en résulte paraît cependant encore peu lisible, incomplet, et l’on s’interroge sur les relations qu’il est possible d’établir entre les moments déjà étudiés. L’enquête peut aussi être appréhendée en termes d’espace et soulève une question comparable concernant les isolats d’expériences sourdes repérés et l’hypothèse de contacts entre eux. C’est plus largement la question de la place de l’histoire sourde saisie dans le domaine français par rapport aux domaines linguistiques en contact ou dans le cadre d’une Europe néolatine qui pourra être posée. Les historiographies espagnole (S. Plann), anglaise (E. Cockayne, R. Oates), italienne (A. Lo Conte) et allemande (J. Baum) semblent plus développées pour la période moderne. De façon plus large, l’histoire sourde antérieure à l’institutionnalisation de la langue des signes française trouvera profit à se confronter à celle des différents espaces déjà étudiés, tels que la Syrie ottomane (M. Miles, S. Scalenghe).
Tout en prenant en considération cette dimension épistémologique et pour la période allant du XVe siècle à 1750 environ, les contributeurs sont invités à inscrire leur proposition dans l’un des quatre axes de réflexion suivants.
Patrimoine / territoire
Si le projet du colloque est soutenu par une ambition théorique, faire de la surdité un « révélateur des modes d’organisation sociale » (nous empruntons l’expression au programme « Handicap & Sociétés » de l’EHESS), il doit cependant pouvoir s’appuyer sur la méthode de l’histoire par cas ou de la micro-histoire. À l’exemple de l’entreprise qui a été développée autour de l’abbaye Saint-Jean d’Amiens, nous sollicitons l’identification de dossiers très localisés, dans les Hauts-de-France et en France en général.
Il s’agit notamment de rendre visible la mise en place de dispositifs suscitant une vulnérabilité délétère (associée à la restriction de droits) ou, au contraire, reconnaissant une vulnérabilité qu’il s’agit de corriger par l’égalité effective de droits. Ce type de dossier et de méthode permet d’approcher les modalités de la communauté formée par les personnes sourdes et entendantes. Il permettrait de poursuivre la réflexion sur la question de la patrimonialisation de la culture matérielle sourde.
Histoire sociale de l’expérience sourde
En complément de l’approche par cas, l’histoire sociale inclut une démarche anthropologique qui permet d’espérer approcher des individus ordinaires tout en analysant les structures et les dynamiques collectives. Nous appelons toute étude contribuant à dessiner un panorama plus dense des moments de vie des hommes et femmes sourds (enfance et instruction, mariage et vie familiale, pratiques professionnelles, mort et mémoire) ; des relations sociales d’alliance (aide) ou au contraire de rejet (stigmatisation), d’inclusion ou d’exclusion ; du caractère handicapant ou non de l’environnement sensoriel et matériel des personnes sourdes (silence d’une abbaye ou bruits de la ville, par exemple).
Est bienvenue toute contribution interrogeant les catégories qui créent la vulnérabilité supposée des individus sourds, les normes et pratiques qui sont en jeu (juridiques, médicales, théologiques notamment), les modalités de leur contestation. Une telle histoire sociale paraît apte à fédérer des travaux en histoire du droit. Des études tant sur le justiciable sourd ou la justiciable sourde devant la loi, les pratiques notariées, que sur les cas de la jurisprudence sont souhaitées, afin d’éclairer l’accès au droit, les modalités d’exercice des droits.
La surdité saisie par les discours de savoir et les arts
L’expérience sourde est rarement une expérience d’écriture, en raison des difficultés d’accès des personnes sourdes à la littératie et en raison de la stigmatisation de la déficience sensorielle. Elle invite à une réflexivité sur l’action même d’écriture en contexte d’expérience sourde et sur la transmission jusqu’à nous du résultat de cette action. La saisie par la langue écrite place en principe les usagers des langues signées dans une position de dissymétrie, les signes « visuels cinétiques » étant de transcription malaisée.
Dans le domaine français (ou d’auteurs français d’expression latine), on identifie toutefois des écrits qui prennent pour matière la surdité et qui en donnent des représentations. Les communications pourront envisager l’élaboration de la surdité en objet de savoir chez les médecins, les philosophes et les théologiens. Il est également possible de cerner le développement d’un savoir appliqué chez des pédagogues et des administrateurs. Il serait intéressant d’observer la circulation du concept de surdité entre la philosophie et le discours artistique, par exemple, ou d’autres domaines. Une question transdisciplinaire semble courir au long de la période considérée, celle des capacités et de l’éducabilité des personnes sourdes. Les manifestations d’un optimisme pédagogique pourraient être historicisées, ainsi que la pratique consistant à soumettre les personnes sourdes à des tests d’aptitude.
Ces écritures comprennent les traces d’un discours sur le handicap. Ce dernier peut se déceler également dans la représentation du corps infirme donné par l’hagiographie ainsi que dans l’usage par la fiction (théâtrale, narrative) de personnages sourds. Le travail de N. Mirzoeff a cependant ouvert la possibilité d’un examen des échanges entre l’art et la langue des signes à l’époque moderne, via les théories du symbolisme gestuel, piste qu’il serait souhaitable de poursuivre. Il semble possible de mettre à l’épreuve l’hypothèse que les lettres et les arts conservent la mémoire d’un métadiscours sur la langue des signes française, à défaut d’avoir conservé le système sémiotique lui-même.
Histoire de la langue des signes et de la langue des signes française
L’institutionnalisation de la langue des signes française dans le moment « abbé de L’Épée » peut être mise en perspective par les pratiques qui l’ont précédée. Au mutisme présumé de la personne silencieuse, il convient d’opposer les travaux possibles sur l’expression par différentes modalités de communication visuelle, par les signes gestuels et le dessin, sans exclure bien entendu le français écrit.
Ces travaux peuvent s’articuler aux réflexions dans la longue durée d’une part sur l’idée de langue naturelle, d’autre part sur la gestualité symbolique. Cette dernière s’est peut-être effacée comme domaine spécifique de savoir mais elle apparaît dans des domaines qu’il convient d’explorer sous l’angle de l’expérience sourde, tels que l’art oratoire ou la prière, par exemple.
Il semblerait utile de recourir à la notion sociolinguistique de diglossie afin d’envisager les expériences de coexistence d’une langue orale, le français, et d’une communication par signes. Des études peuvent être poursuivies sur plusieurs systèmes de gestualité symbolique : les modalités de partage avec des hôtes sourds des signes monastiques établis par les communautés contemplatives d’entendants ; un langage corporel mimique, consigné dans des actes notariés, pour les échanges entre personnes sourdes et entendantes ; des pratiques signées partagées par un groupe restreint, faisant l’objet d’une traduction vers le français par un interprète, attestées dans certains témoignages.
Modalités de soumission
Les propositions de communication sont à envoyer à emmanuelle.berthiaud@u-picardie.fr, audrey.duru@u-picardie.fr sous la forme d’un titre, d’un argumentaire (1000 signes environ), accompagnés d’une courte présentation bio-bibliographique,
avant le 28 avril 2025.
Date limite d’envoi des propositions : lundi 28 avril 2025. Les réponses seront données mi-mai.
Informations importantes
- Le colloque aura lieu les 4 et 5 septembre 2025, auditorium du Musée de Picardie (Amiens)
Comité d’organisation
- Emmanuelle Berthiaud, maîtresse de conférences en histoire moderne, université de Picardie, UR 4289 CHSSC
- Audrey Duru, professeure de littérature française (XVIe siècle), université de Picardie, UR 4284 TrAme
Comité scientifique
- Scarlett Beauvalet, professeure émérite d’histoire moderne, université de Picardie, UR 4289 CHSSC
- Andrea Benvenuto, maîtresse de conférences de l’EHESS, chaire « Les sourds dans la cité. Langue des signes, subjectivation et citoyenneté », Centre d’Étude des Mouvements sociaux (EHESS-CNRS-INSERM) et Programme Handicap & Sociétés de l’EHESS
- Fabrice Bertin, docteur en histoire contemporaine, PRCE, École des Hautes Études en Sciences sociales, Centre d’Étude des Mouvements sociaux (EHESS-CNRS-INSERM) et Programme Handicap & Sociétés de l’EHESS
- Jean-Luc Guichet, professeur de littérature française (XVIIIe siècle), université de Picardie, UR 4283 CERCLL
Financements
- Maison Européenne des Sciences de l’Homme et de la Société-Lille-Nord de France (MESHS)
- Conseil régional des Hauts-de-France ; UR Upjv TrAme, UR Upjv CHSSC
Orientations bibliographiques
Gestes des moines, regards des sourds, dir. A. de Saint-Loup, Y. Delaporte et M. Renard, Nantes/Laval, Siloë, 1997.
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- Bertin,Ferdinand Berthier ou le rêve d’une nation Sourde, Angers, M. Companys, 2010.
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Note
1 La différence est notable par rapport à la période médiévale (les signes monastiques ayant donné lieu à l’hypothèse débattue d’une langue des signes monastique, travaux de W. Jarecki, A. de Saint-Loup, Sc. G. Bruce ; voir aussi Th. Rodot) et, bien entendu, par rapport à la période postérieure à l’instauration d’un enseignement par la LSF, à partir de l’abbé de L’Épée dans les années 1770.
Catégories
- Époque moderne (Catégorie principale)
- Sociétés > Droit > Histoire du droit
- Esprit et Langage > Langage
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- Esprit et Langage > Représentations
- Sociétés > Histoire > Histoire sociale
- Esprit et Langage > Éducation
Lieux
- Auditorium – Musée de Picardie
Amiens, France (80)
Format de l’événement
Événement hybride sur site et en ligne
Dates
- lundi 28 avril 2025
Fichiers attachés
Mots-clés
- surdité, expérience sourde, handicap, disability studies, époque moderne, sensibilité
Contacts
- Emmanuelle Berthiaud
courriel : emmanuelleberthiaud [at] u-picardie [dot] fr - Audrey Duru
courriel : audrey [dot] duru [at] u-picardie [dot] fr
Source de l’information
- Emmanuelle Berthiaud
courriel : emmanuelleberthiaud [at] u-picardie [dot] fr
Licence
Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.
Pour citer cette annonce
« Expériences sourdes du XVe siècle au milieu du XVIIIe siècle, domaine français », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 02 avril 2025, https://doi.org/10.58079/13mof