La querelle des renaissances : une catégorie en débat

La querelle des renaissances : une catégorie en débat

Programme de recherche – Université Paris Lumières  www.renaissances-upl.com
Renaissances. Mots et usages d’une catégorie historiographique

26 novembre – 9h15

UNIVERSITÉ PARIS 8 Bâtiment A – Espace Deleuze
2 rue de la Liberté, 93 526 Saint-Denis Cedex – Métro ligne 13 – Saint-Denis Université

Contact : christopher.lucken@univ-paris8.fr

De la Renaissance de Michelet et de Burckhardt aux « renaissances » médiévales d’Ampère et du débat académique américain, la catégorie historiographique n’a cessé de faire débat chez les historiens modernistes et médiévistes. Dans les dernières décennies du XXe siècle, les études sur la ou les « renaissances » se sont multipliées : il s’est agi d’abord d’affirmer la pluralité des « renaissances » et d’affiner la définition historique de la catégorie, mais aussi, de plus en plus, de contester sa pertinence, voire de dénoncer une imposture. Ce qui fut alors entrepris, c’est bien une sorte de procès de la Renaissance.

De fait, tandis que ce terme est devenu un outil critique et historiographique largement partagé, la catégorie s’est fragilisée : on lui ôte ou l’on revendique sa majuscule ; on relativise sa dimension historique en passant du singulier au pluriel ; on suggère son obsolescence en lui substituant une autre catégorie, surtout dans le monde anglo-américain, celle « d’early modern » (« première modernité », ou de « pre-modern » (pré-modernité) ; on la conteste en créant des catégories critiques alternatives : « contre-renaissance », « anti-renaissance ». Mais en même temps que la notion de « renaissance » était remise en question et soumise à un processus de déconstruction, elle a fait l’objet de réappropriations ou de réhabilitations. D’un siècle à l’autre, d’une décennie à l’autre, la catégorie historique de Renaissance constitue un outil polémique, dont la mobilité et la flexibilité épistémologiques, les enjeux idéologiques et la charge symbolique ne cessent de susciter des querelles interprétatives.

Cette journée d’étude se propose de revenir sur cette querelle au long cours en confrontant les disciplines, les siècles et les aires géographiques. Les différentes contributions auront vocation à nourrir le troisième volume d’une série de quatre ouvrages prévus par notre programme de recherche : Renaissances 3. Une catégorie en débat : enjeux disciplinaires et diffusion des savoirs (XIXe-XXIe siècle).

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