Pèlerinages et sanctuaires en France du Nord du Moyen Âge à nos jours

  • End date:
    30/06/2018, 00:00

Colloque organisé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles Hauts-de-France et le laboratoire TRAME (EA 4284) de l’Université de Picardie Jules Verne,

en partenariat avec la Société des antiquaires de Picardie

Amiens, 22-24 novembre 2018

Le 20e anniversaire de l’inscription au titre du Patrimoine mondial de l’UNESCO du bien « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France » offre l’occasion d’approfondir la connaissance scientifique sur les pèlerinages (dont celui à Saint-Jacques de Compostelle) et de valoriser le patrimoine des sanctuaires dans une région qui a jusqu’ici moins retenu l’attention : les Hauts-de-France et ses abords (Normandie, Ile-de-France, Champagne, Belgique) selon la terminologie moderne.

Il s’agit d’un espace de transit pour les pèlerins qui en partent ou qui le traversent pour se rendre vers des sanctuaires éloignés (Saint-Jacques de Compostelle, Rome, Jérusalem – même dans le cadre d’une croisade –, etc.), mais aussi d’un espace qui contient des sanctuaires nombreux, au rayonnement variable vers lesquels on se rend ou on se rendait (par exemple la cathédrale d’Amiens, Notre-Dame de Boulogne, Notre-Dame de Brebières à Albert, la sainte chandelle d’Arras, Notre-Dame de Liesse, Longpré-les-Corps-Saints, Saint-Quentin, etc., sans parler d’une multitude de pèlerinages locaux).

A partir du IVe siècle dans les régions christianisées de l’Empire romain ont commencé à se multiplier les sanctuaires en lien avec le développement du culte des saints et des reliques (tombeau de saint Quentin honoré dès la fin de l’Antiquité ; 198 reliques acquises par Angilbert pour le monastère de Saint-Riquier sous Charlemagne). Cette forme de piété impliquait des déplacements de la part des fidèles et ces voyages ont acquis, par les difficultés pratiques et économiques qu’ils impliquaient, un caractère pénitentiel qui les intégrait pleinement à la démarche religieuse d’approfondissement spirituel et de conversion.

Les évolutions historiques doivent autant que possible être prises en compte, tant au niveau régional qu’international. Pèlerinages et sanctuaires ont chacun leur histoire, avec des phases de développement et de déclin relatif ou définitif. Cela tient à la conjoncture locale et au dynamisme des acteurs locaux, mais aussi à des phénomènes de plus grande ampleur : insécurité durant les guerres franco-anglaises puis franco-espagnoles des XIVe-XVIIe siècles, remise en cause des pratiques catholiques par les protestants à partir du XVIe siècle, critiques des philosophes des Lumières, chamboulements de la Révolution, destructions des conflits mondiaux du XXe siècle, etc.

Mais le phénomène pèlerin n’a jamais disparu et il a connu à plusieurs époques des formes de renouveau original, avec la volonté de certains clercs ou communautés religieuses de dynamiser leur pèlerinage, en particulier dans le mouvement de la Réforme catholique aux XVIIe-XVIIIe siècles, de la recatholicisation après la période révolutionnaire au XIXe siècle et plus récemment en contrepoint d’une déchristianisation croissante et en association avec des activités touristiques plus développées. Ces évolutions séculaires impliquent sans cesse une redéfinition de la hiérarchie des sanctuaires et des pèlerinages, au moins dans le cœur des fidèles sinon dans les aspects institutionnels.

Vittore Carpaccio, Départ des pélerins, Galerie de l'Académie, Venise (WGA)

Vittore Carpaccio, Départ des pélerins, Galerie de l'Académie, Venise (WGA)

Les communications pourront aborder particulièrement ou conjointement différents aspects de la question :

_ architecture des sanctuaires et aménagement des lieux pour les cultes (chapelles, cryptes, tombeaux, armoires à reliques et reliquaires, autels, statuaire et iconographie, fontaines miraculeuses, etc.).

_ promotion des cultes et politiques pastorales, compétition pour les reliques, translations, exposition des reliques, procession des reliques, liturgie, indulgences, récits hagiographiques, récits de miracles, récits de pèlerinage.

_ aspects spirituels et rites : pénitence pour le pardon des péchés (et par conséquent éventuellement la guérison du corps), pèlerinage volontaire ou imposé par un tribunal (ecclésiastique ou civil), cérémonie de départ, costumes et insignes, sanctuaire de destination finale et mise en réseau (individuelle ? organisée ?) de sanctuaires sur le trajet, formes de piété (prière, bains, veillées, jeûnes, ex voto), confréries (pour le service des pèlerins, pour rassembler d’anciens pèlerins).

_ dimensions politiques de la promotion et du déroulement des pèlerinages.

_ logistique du voyage : routes, hospices.

_ dimension économique : offrandes, production et vente d’objets souvenirs, activités et infrastructures touristiques associées.

Ce vaste thème peut faire l’objet d’approches disciplinaires diverses et complémentaires faisant appel à l’histoire, l’archéologie, l’histoire de l’art, l’anthropologie, la théologie, la littérature, etc.

 

Soumission des propositions de communication

Les communications seront lues, en français ou éventuellement en anglais, par leur auteur (les présentations par Skype ne seront pas possibles), pendant 20 à 30 minutes (en fonction du nombre d’intervenants), permettant ensuite 5 à 10 minutes de questions et de discussion.  La salle de conférence sera sonorisée et offrira la possibilité de projeter des images.

Le financement de la publication des actes du colloque, après examen des textes par le comité scientifique, est d’ores et déjà prévu.

Les frais de transport, d’hébergement et de restauration des communiquants à Amiens seront pris en charge par l’organisation du colloque.

Les propositions de communication doivent être soumises avant le 30 juin 2018 à mickael.courtiller@culture.gouv.fr et pascal.montaubin@u-picardie.fr, avec un résumé  (2500/3000 signes) et un court CV (maximum une page, mentionnant entre autres la position institutionnelle éventuelle et les travaux scientifiques).

Le Comité scientifique sélectionnera les propositions pour la fin juillet 2018 et informera immédiatement les intéressés. Des précisions sur le programme, l’inscription et les facilités d’hébergement seront communiquées à l’automne.

Comité scientifique

 

Xavier Boniface, professeur d’histoire contemporaine, Université de Picardie Jules Verne, membre résidant de la Société des Antiquaires de Picardie.

Édina Bozoky, maître de conférences honoraire en histoire médiévale, Université de Poitiers, membre du Comité scientifique du bien « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France ».

Mickaël Courtiller, chargé d’études documentaires, correspondant patrimoine mondial pour le bien « Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France » à la DRAC Hauts-de-France.

Christophe Leduc, maître de conférences en histoire moderne, Université d’Artois.

Bruno Maes, maître de conférences HDR en histoire moderne à l’Université de Lorraine.

Pascal Montaubin, maître de conférences en histoire médiévale, EA 4284 TRAME, Université de Picardie Jules Verne, président de la Société des Antiquaires de Picardie.

Catherine Vincent, professeurs d’histoire médiévale à l’Université de Paris-Nanterre, directrice de l’inventaire des sanctuaires et lieux de pèlerinage chrétiens en France.

Comité d’organisation

Mickaël Courtiller, DRAC Hauts-de-France.

Pascal Montaubin, Université de Picardie Jules Verne.

Aurélien André, secrétaire annuel de la Société des Antiquaires de Picardie.

 

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