Sabine Lardon – La parole spectaculaire dans Hippolyte de Robert Garnier (1573)

Cette section constitue la partie 5 de 8 du numéro
LE VERGER - Bouquet XVII : Hippolyte et La Troade de Robert Garnier

Sabine Lardon (U. Lyon, Lyon 3 – Jean Moulin)

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Illustration de Sénèque, Hippolyte, Decem tragediae, Paris, Joannis Mercatoris, 1511, source : Gallica, BNF.

Hippolyte de Robert Garnier est une pièce fondamentalement spectaculaire. L’absence de didascalies comme le nombre et la longueur des tirades n’entravent en rien cette dimension scénique, dans la mesure où, dans la tragédie de la Renaissance comme dans son modèle antique, la parole est action. Moteur de la progression de l’intrigue (et du passage en particulier du dolor au furor puis au scelus nefas, dont elle est également le moyen de la réalisation), la parole est un indicateur scénique, susceptible d’évoquer le décor (par le biais de « didascalies internes ») mais également de le dédoubler en suscitant un espace amplifié à l’imagination du lecteur. Performative donc, la parole tragique est en soi performance scénique : parole et action (au sens rhétorique du terme) se confondent dès lors dans la réalisation verbale (la réplique), paraverbale (l’intonation) et non verbale (la gestuelle) du texte.

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