Journée d’étude – Représenter la vanité à la Renaissance, de la poésie au théâtre
-
Start date:29/10/2025, 18:06
-
End date:29/10/2025, 18:06
Représenter la vanité à la Renaissance, de la poésie au théâtre
Journée d’étude
Organisation : Aurélien BILLAULT (Université Paris-Nanterre-Université du Piémont Oriental, Vercelli), Véronique FERRER (Université Paris- Nanterre, Institut Universitaire de France) et Michele MASTROIANNI (Université du Piémont Oriental, Vercelli).
Vendredi 14 novembre 2025
Université Paris-Nanterre – Bâtiment Max Weber, salle de séminaire 1

La vanité est la plus essentielle et propre qualité de l’humaine nature, déclarait Charron dans son traité De la Sagesse (1601). Qu’il s’agisse de désigner l’orgueil ou sa condition mortelle, la vanité constitue donc un trait définitoire de l’homme. Cette donnée ontologique s’associe à une vision pessimiste de l’homme et sert de socle à l’argumentation des moralistes et des poètes de la fin du XVIe siècle comme
Jean-Baptiste Chassignet, auteur du Mespris de la vie et consolation contre la mort (1594). Or la vanité n’est pas seulement un sujet de prédilection pour les poètes, elle trouve aussi une place de choix chez les dramaturges qui l’envisagent à travers la tragédie. Ce genre connaît un renouveau remarquable à partir de 1550 grâce à l’œuvre d’Etienne Jodelle, Robert Garnier, Antoine de Montchrestien. Ce dernier, auteur d’Aman ou la vanité (1601) retrace la chute d’Aman, puni pour son hybris, faisant de la vanité le moteur principal de sa dramaturgie. La vanité apparaît donc comme un motif essentiel pour qui veut délivrer un enseignement moral. Or le traitement de ce sujet universel diffère selon qu’il apparaisse dans la poésie ou dans le théâtre : la poésie a une tendance à l’abstraction alors que le théâtre implique la représentation. Néanmoins, les frontières entre ces deux genres sont parfois poreuses. Preuve en est le débat qui agita longtemps la critique littéraire entre ceux qui perçurent le théâtre renaissant comme « élégie dramatique » (Émile Faguet) du fait de son statisme et ceux qui démontrèrent que l’action n’y était pas absente (Françoise Charpentier, Emmanuel Buron). Loin de résoudre cette vision antinomique du théâtre, le motif de la vanité est évoqué à la fois dans les chœurs à dimension poétique mais aussi dans les actes, à travers les personnages marqués par l’hybris. Phèdre (Hippolyte de Garnier) provoque la chute de toute sa lignée, par vanité. Nous chercherons donc à saisir comment le motif de la vanité permet d’élaborer une nouvelle réflexion sur la dramaturgie tragique. Comment la vanité constitue-t-elle un moyen de repenser les notions de théâtralité, d’action et de héros à la Renaissance ? Alors qu’elle résume l’homme, dans une définition totalisante, la vanité conjugue la dimension éthique à la dimension créatrice. La vision de l’homme qu’elle donne est subordonnée à la création littéraire, si bien que sa représentation peut sembler aporétique.
PROGRAMME
Séance 1- La rhétorique de la vanité dans les sonnets et les commentaires
9h30 Accueil des participants, Véronique FERRER (Université Paris-Nanterre, Institut universitaire de France)
9h40 Introduction, Aurélien BILLAULT (Université Paris-Nanterre, Université du Piémont Oriental, Vercelli)
Présidence : Nadia CERNOGORA (Université Paris-Nanterre)
10h Michele MASTROIANNI (Université du Piémont Oriental, Vercelli) : « Sources et contextualisation historique : des Écritures Saintes, la tradition gréco-latine, au Stoïcisme. La vanité entre Job et Le Mespris de Chassignet. »
10h30 Aurélien BILLAULT (Université Paris-Nanterre, Université du Piémont Oriental, Vercelli) : « Vanitas et theatrum mundi dans les sonnets de Jacques Grévin »
11h Maurizio BUSCA (Université du Piémont Oriental, Vercelli) : « Ovide, poète de la vanité ? Transformations des commentaires français des Métamorphoses (XVIe-XVIIe s.) »
11h30 Discussion
12h Déjeuner
Séance 2 – La représentation de la vanité dans le théâtre
Présidence : Tiphaine KARSENTI (Université Paris-Nanterre)
14h Nina HUGOT (Université de Lorraine) : « “Si en vain n’est ici presente l’assemblee’’ : ‘’vain’’ et ‘’vanité’’ dans le théâtre de Bèze et de Des Masures. »
14h30 Filippo FASSINA (Université du Piémont Oriental, Vercelli) : « Le thème de la vanitas dans la Sophonisbe de Trissino à Montchrestien : entre tragédie humaniste et esthétique baroque. »
15h Anderson MAGALHÃES (Université de Verone) : « “Aveuglé d’une erreur extresme’’ : l’Aman de Montchrestien(1604) ou le drame de la vanité. »
Discussion – Clôture de la journée
Organisation : Aurélien BILLAULT (Université Paris-Nanterre-Université du Piémont Oriental, Vercelli), Véronique FERRER (Université Paris- Nanterre, Institut Universitaire de France) et Michele MASTROIANNI (Université du Piémont Oriental, Vercelli).
Contact : abillault@parisnanterre.fr ; vferrer@parisnanterre.fr ; michele.mastroianni@uniupo.it
Télécharger l’affiche de la JE
Télécharger le programme de la JE