Choréa 2019-2020 Quelle Renaissance pour le XXIe siècle, dans les arts et dans la recherche ?
Appel à communications du séminaire Chorea
Destiné aux jeunes chercheurs et chercheuses (étudiant·es de Master, doctorant·es et jeunes docteurs) dont la période de la Renaissance est le champ d’investigation partiel ou exclusif, le séminaire Chorea reprend à la rentrée 2019. Dans un esprit humaniste de dialogue et d’expérimentation, ce séminaire a pour but de donner place aux attentes, aux interrogations et aux enthousiasmes de la jeune génération des/d’enseignants-chercheurs.
Le séminaire se tiendra à partir du samedi 12 octobre 2019 en Sorbonne une fois tous les deux mois jusqu’en juin 2020. Chaque séance de 3 heures se déroulera en deux temps :
- compte-rendu d’un ouvrage récemment paru, échange autour d’une question méthodologique, ou présentation des travaux d’un jeune chercheur ou d’une jeune chercheuse, suivi d’une discussion.
- interventions sur le thème choisi cette année :
Quelle Renaissance pour le XXIe siècle, dans les arts et dans la recherche ?
Au siècle dernier, la spécificité de la période historique appelée « Renaissance » était ressentie comme une évidence. Sa littérature humaniste et son Histoire effroyable ont constitué le point de repère fondamental des interrogations concernant la liberté d’expression, les cultures populaires, la dignité de l’homme après Auschwitz ou encore la construction européenne.
Ces débats, s’ils sont encore vivants, semblent aujourd’hui s’être émancipés de l’idée de Renaissance, qui est aussi de moins en moins citée dans les programmes scolaires. Relativisée par une meilleure connaissance de l’Histoire médiévale, la Renaissance a été refondue, par J. Le Goff, à l’intérieur d’un « long Moyen Âge », alors que ses auteurs voulaient tant se démarquer de leurs prédécesseurs directs. Selon l’Histoire culturelle anglo-saxonne, au contraire, la Renaissance n’est que la première étape de l’ère « Early Modern » ; parallèlement, les études post-coloniales et les études de genre remettent en cause la pertinence du terme de Renaissance pour désigner une période caractérisée, selon l’une, par l’exploitation du Nouveau Monde plutôt que des sagesses antiques, et selon l’autre, par une violente chasse aux sorcières et l’institution d’un État patriarcal.
La voix de la Renaissance est-elle devenue inaudible, voire inacceptable ? Cette inquiétude hante la recherche en sciences humaines portant sur cette période, et elle a conduit au programme de recherche interdisciplinaire porté par une équipe partagée entre Paris Nanterre et Paris 8 : « Renaissance. Mots et usages d’une catégorie historiographique ». Elle est aussi au cœur de l’essai engagé de Jean-Marie Le Gall, Défense et illustration de la Renaissance, paru en avril 2018, et qui concluait : « la Renaissance existe ».
Nous partageons cette conviction, mais encore faut-il décrire son mode d’existence au XXIe siècle. Mais, alors même que certaines périodes historiques se sont complètement emparées de cette question de leur contemporanéité, la question pour la Renaissance reste ouverte. En quoi, alors, la Renaissance nous est-elle contemporaine ? Telle est la question à laquelle le séminaire Chorea tentera cette année de répondre, en faisant le pari que l’enthousiasme des jeunes chercheurs et chercheuses sur la Renaissance forme le terreau de notre vie intellectuelle future. Les propositions déclineront ainsi cette problématique sous l’un (au moins) des deux angles suivants :
- comment la recherche du XXIe siècle, avec ses outils, peut-elle comprendre la Renaissance et ses productions ?
- comment la Renaissance inspire-t-elle la littérature et les arts du XXIe siècle ?
Ce séminaire se veut ouvert à tout type d’approche méthodologique et à toutes les disciplines. Les études sur la réception de la Renaissance aux époques ultérieures seront aussi les bienvenues. Les communications dureront une vingtaine de minutes environ, suivies d’une discussion.
Programme du séminaire
12 octobre – Séance introductive : Comment peut-on être seiziémiste ?
- Gautier Amiel – Pierre-Elie Pichot : Introduction générale au séminaire
- Véronique Ferrer : Itinéraire de chercheuse
7 décembre – Renaissance et identités
CHANGEMENT DE LIEU : Le séminaire aura lieu à l’étage du café Le SORBON à partir de 10h (60 rue des Écoles)
Livia Lüthi : « Quel féminisme pour la Renaissance ? »- Miruna Craciunescu : « L’inverti, l’hérétique et le pauvre diable. Figures de l’individualisme renaissant dans la littérature contemporaine »
- Lisa Pochmalicki : « Les Grandes Découvertes en débat : essai de synthèse bibliographique »
8 février – Réception et création d’une Renaissance
- Marjorie Broussin : « Usures et usages scolaires de la littérature du XVIe siècle : quelle(s) actualité(s) pour les images canoniques de la Renaissance ? (1980-2011) »
- Baptiste Tochon-Danguy : « La sculpture de la Renaissance au XXIe siècle : art démodé ou art en mouvement ? »
- Sandra Provini : Présentation de l’ouvrage Renaissance imaginaire. La réception de la Renaissance dans la culture contemporaine (XXe-XXIe siècle), éd. Classiques Garnier
14 mars – Renaissance et féminisme SÉANCE ANNULÉE ET REMPLACÉE
25 avril – Faire renaître les Amours renaissants SÉANCE ANNULÉE ET REMPLACÉE
Informations pratiques :
À partir du 9 mai, le séminaire Choréa reprend en visioconférence, grâce au logiciel ZOOM. Le séminaire reste bien entendu ouvert à toutes et à tous.
9 mai
- Marie-Antoinette Alamenciak : « Le désir féminin dans les Cent Nouvelles nouvelles »
- Pierre-Elie Pichot : « Orphée ou Prométhée ? Les secrets du feu et le lyrisme didactique de la Renaissance (1555-1588) »
30 mai
- André Bayrou : « Peut-on encore aimer les amours de la Renaissance ? »
- Emma Fayard : « Réflexion contemporaine sur les études ronsardiennes » (Titre provisoire)
13 juin
- Pauline Goul : « Juste la fin du monde : l’écologie entre cynisme et scepticisme avec Montaigne et Rabelais »
- Gautier Amiel : « “pour bientôt ressurgir à la lumière”, William Cliff lecteur (amoureux ?) de Maurice Scève »
Membres organisateurs
Lisa Pochmalicki (Sorbonne université)
Pierre-Elie Pichot (Université Sorbonne nouvelle)
Gautier Amiel (Sorbonne université)