Alisa Van de Haar – Les Comédies et Tragédies du Laurier : la création collective dans une école de filles à la fin du XVIe siècle.

Cette section constitue la partie 1 de 19 du numéro
LE VERGER - Bouquet XIII Oeuvre collective

Alisa Van de Haar (Université de Groningen)

Peeter Heyns, Le miroir des vefves, Haarlem, Gillis Rooman pour Zacharias Heyns, 1597, page de titre, conservé à la Bibliothèque universitaire de Leyde, 1152 H 19.

Peeter Heyns, Le miroir des vefves, Haarlem, Gillis Rooman pour Zacharias Heyns, 1597, page de titre, conservé à la Bibliothèque universitaire de Leyde, 1152 H 19.

Dans les années 1580, les élèves d’une école d’Anvers, le Laurier (Lauwerboom), jouèrent, comme beaucoup d’autres, une série de pièces de théâtre. Mais, contrairement à la tradition dramatique des écoles latines, les pièces en question étaient composées en français, et sur scène on pouvait voir des filles et non des garçons. Le Laurier était, en effet, un établissement conçu tout spécialement pour une clientèle féminine, et son objectif principal était d’enseigner la langue française. L’école était dirigée par Peeter Heyns et son épouse Anna Smits. Le maître d’école était responsable d’une grande partie du travail alors élaboré, composant des textes originaux dont les rôles étaient presque exclusivement féminins. Néanmoins, au moment de publier ces pièces, une décennie environ après leur représentation initiale, Heyns reconnut qu’il s’était agi, en réalité, d’un travail collectif ; il tenait à remercier celles qui avaient contribué de diverses façons à sa réalisation. De plus, des personnages allégoriques dans les pièces indiquent aux spectateurs qu’ils doivent adopter une attitude active. Le public complète la création théâtrale en interprétant ce qu’il voit sur scène et en appliquant les leçons morales tirées du spectacle dans la vie de tous les jours. Le spectacle n’est pas complet sans la participation active de l’auditoire, composé au moins en partie des camarades de classe des actrices sur scène.

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Pour consulter le sommaire du bouquet du Verger consacré au thème “Œuvre collective et sociabilité à la Renaissance”, on peut se reporter ici.

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