Guillaume Bunel – Prodiges de l’Histoire naturelle, métaphores cosmiques et symboles religieux : l’usage du noir dans les canons musicaux transmis par Pietro Cerone (1613).
Guillaume Bunel (Sorbonne Université)
Le vingt-deuxième et dernier livre du traité El melopeo y maestro (Naples, 1613), œuvre majeure du théoricien de la musique et compositeur italien Pietro Cerone, réunit quarante-cinq canons énigmatiques extraits d’œuvres de compositeurs franco-flamands, italiens, espagnols, ou composés par Cerone lui-même, qui constituent une fascinante anthologie de plus d’un siècle de virtuosité polyphonique. Parmi ces énigmes, plusieurs utilisent ou mentionnent la couleur noire, tirant parti de ses usages dans la notation musicale, et lui attribuant diverses valeurs symboliques. L’objet de cet article est d’en décrire les principaux emplois, afin d’offrir un aperçu le plus complet possible du riche éventail de significations attribué au noir dans les canons réunis par le théoricien. L’article examine en particulier les énigmes XXVIII, XIIII, et XXVII, qui mettent en jeu différents procédés de notation et de composition (canon de solmisation, canon par omission, canon par inversion des couleurs), et font de la couleur noire le support de métaphores variées, l’associant généralement à l’idée de ténèbres ou d’obscurité, mettant en jeu des symboles tant bibliques ou moraux que cosmologiques, ou renvoyant à l’Histoire naturelle.
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