Appel à communication : « Rire et violence (XVIe-XVIIIe siècles) » (Lausanne, 22 mars 2018)

  • End date:
    10/01/2018, 00:00
REMBRANDT Harmenszoon van Rijn Man slaughtering an ox 1635-40 Pen and brown ink, white body colour, 117 x 150 mm Staatliche Graphische Sammlung, Munich (source : WGA)

REMBRANDT Harmenszoon van Rijn
Man slaughtering an ox
1635-40
Pen and brown ink, white body colour, 117 x 150 mm
Staatliche Graphische Sammlung, Munich (source : WGA)

« Une douleur si pressante s’effleure dans les flancs, qu’il semble que les entrailles se déchirent et qu’elles se vont ouvrir […]. Quelque-fois cette agitation va à tel excès, qu’elle produit le même effet que les médicaments, qu’elle chasse les os de leurs jointures, qu’elle cause des syncopes, et qu’enfin elle donne la mort. […] Voilà les principaux traits qui ont accoutumé de former le ris véhément. »

Marin Cureau de La Chambre, Les charactères des passions, Paris, 1640, p. 226-227

À l’instar de ce célèbre traité du XVIIe siècle, de nombreux écrits de la période moderne associent rire et violence. Il en va de même dans les arts visuels : danses macabres, scènes de beuveries ou caricatures sanglantes, les représentations qui combinent ces deux aspects sont innombrables. Pourtant, dans l’historiographie, ils sont généralement abordés de manière distincte.

Cette journée d’étude, qui se tiendra le jeudi 22 mars 2018 à l’Université de Lausanne, sera l’occasion de combler cette lacune en soulevant des questions tant d’ordre historique que méthodologique. Il s’agira de réunir des doctorants et de jeunes chercheurs dont les travaux, dans le domaine de l’histoire de l’art de la période moderne, se concentrent sur des œuvres présentant des aspects liés à la fois au comique et à la violence.

Les deux pôles seront envisagés de manière large, afin de tenir compte de leur richesse sémantique :  satire, dérision, grotesque ou encore trivialité pour le premier, cruauté, tyrannie, révolte ou mort pour le second. Il s’agira d’étudier, d’une part, la représentation visuelle de ces phénomènes, et, d’autre part, l’effet que ces représentations peuvent provoquer chez le spectateur, allant du rire à la terreur. Afin de comprendre comment et pourquoi ces différentes formes s’entrecroisent, nous proposons de privilégier plusieurs grands axes de réflexion, qui n’épuisent évidemment pas le champ des possibles :

Les modalités de représentation du rire et de la violence : Pour quelles raisons lie-t-on des passions aussi opposées dans une même composition ? Relèvent-elles de procédés visuels comparables ? Les artistes ont-ils recours à des outils, des codes de représentation, des conventions pour les exprimer de manière intelligible ?

Susciter le ressenti : Quelles émotions ou quelles réactions physiologiques ces représentations sont-elles susceptibles de provoquer chez le spectateur ? Par quels moyens l’artiste peut-il inciter une personne à éprouver certaines sensations plus que d’autres ? Nos réactions face aux images sont-elles universelles, ou dépendent-elles, au contraire, de facteurs culturels ou personnels ?

Formes rhétoriques et rapport à l’Histoire : L’association du comique et de la violence peut-elle servir à véhiculer une idée (politique, sociale, morale, etc.) ? Quels liens peut-on établir entre ces représentations et leur contexte de production ? Sont-elles faites pour durer ou leur effet relève-t-il davantage de l’éphémère, d’un effet de mode ?

Modalités pratiques :

La matinée sera consacrée à des conférences plénières de professeurs invités. L’après-midi, la réflexion se déroulera sous la forme d’ateliers doctoraux. Après avoir brièvement présenté son sujet de thèse ou de recherche, chaque participant devra développer et approfondir une ou plusieurs problématiques en lien avec le thème de la journée d’étude (environ 20 minutes). Il peut s’agir tant d’études de cas concrets, de réflexions autour de notions ou de textes historiques que de questions plus méthodologiques. Chaque communication sera suivie de 20 à 30 minutes d’échanges, et devra s’efforcer, dans la mesure du possible, de soulever des questions afin de susciter la discussion.

La priorité sera donnée aux doctorants en histoire de l’art de la période moderne (XVI-XVIIIe siècle).

Les propositions sont attendues pour le 10 janvier 2018 au plus tard, sous forme d’un résumé d’une quinzaine de lignes à adresser par mail à Noemi Duperron (Noemi.Duperron@unige.ch) et Sibylle Menal (Sibylle.Menal@unil.ch). Elles devront être accompagnées d’un CV, ainsi que du sujet de thèse et des noms du ou des directeur(s) de recherche. Une réponse sera adressée aux participants au plus tard le 25 janvier 2018.

Le remboursement des frais de transport et de logement est garanti.

N’hésitez pas à nous contacter pour de plus amples informations ou pour toute précision.

Comité scientifique :

Christian Michel, professeur ordinaire en histoire de l’art de la période moderne (Université de Lausanne)

Jan Blanc, professeur ordinaire en histoire de l’art de la période moderne (Université de Genève)

Organisation :

Sibylle Menal, doctorante en histoire de l’art de la période moderne (Université de Lausanne) : Sibylle.Menal@unil.ch

Noémi Duperron, doctorante en histoire de l’art de la période moderne (Université de Genève) : Noemi.Duperron@unige.ch