Appel : Portes et seuils au Siecle d’or, Lyon 18-19 janvier 2018

  • End date:
    30/04/2017, 00:00
  • Place:
    Lyon, France
Portail du monastère de Santa Maria de Vitória, Batalha, Portugal, 1509 (source : WGA)

Portail du monastère de Santa Maria de Vitória, Batalha, Portugal, 1509 (source : WGA)

Organisation:

CRISOL 16/17 Centre de Recherches Interdisciplinaires sur le Siècle d’Or et la Littérature des 16ème et 17èmes siècles (Université Lumière-Lyon II)

Argument :

La porte est un seuil […] qui distingue et en même temps associe dehors et dedans. Point d’incertitude pour elle aussi bien que pour celui qui la regarde, sur une limite qui n’interdit rien, mais bien au contraire permet le passage d’un terme à l’autre. Entre la maison et la rue, le seuil marque la différence, assure l’échange.1

Le mot français « seuil » est, selon son étymologie, l’élément fixe qui signale l’entrée dans la maison. Dérivé du latin solum il indique le fondement, la base. Il est donc limen inforium (dalle), mais aussi limen superum (linteau). Le mot espagnol « umbral » est porteur d’une identique valeur sémantique, selon la définition donnée en première acception par le dictionnaire de la Real Academia Española : « parte inferior o escalón, por lo común de piedra y contrapuesta al dintel, en la puerta o entrada de una casa »2.

Réfléchir sur le concept de seuil amène à concevoir le passage dans une dynamique signifiante ; elle entraîne la jonction entre deux espaces distincts, souvent opposés: extérieur/ intérieur, lumineux / obscur, public / privé, profane / sacré. Cela suppose un acte délibéré de franchissement qui tient dans un instant éphémère, un présent insaisissable. Le seuil, entendu dans sa dimension architecturale (celle de la maison, du quartier et de la ville) devra être envisagé dans sa double valence spatiale et temporelle.

Il est pluridimensionnel car il recouvre à la fois un point limitrophe et un espace intermédiaire. Lieu de transition, il devient un indice concret de la limite qu’il matérialise. Sa spatialité est exiguë car définie par le franchissement, interdit ou autorisé, qui acquiert une dimension rituelle : « Passer le seuil, c’est s’agréger à un monde nouveau »3.

L’ambivalence du seuil renvoie à la dualité symbolique de la figure de Janus, dieu des passages et gardien des portes, qui veille sur le passé comme sur le futur et protège à la fois l’en-deçà et l’au- delà de l’espace dont il marque la transition. Il rapproche et il exclut, il est fait de porosité et d’imperméabilité. Selon l’usage, il peut devenir le lieu d’une véritable dramatisation des relations qui s’y installent, l’accueil ou le rejet impliquant l’alliance et la réconciliation ou l’exclusion et le renoncement.

C’est le fondement du conflit tragique qui est implicitement convoqué tel que Roland Barthes le conçoit : « […] la Porte. On y veille, on y tremble ; la franchir est une tentation et une transgression »4. Ouvert sur l’espace domestique ou intime, le seuil va donner la pleine mesure de sa potentialité dramatique et de sa rentabilité symbolique dans les intrigues théâtrales et romanesques ainsi que dans le discours poétique. De même, dans l’iconographie, la porte ouverte apporte la perspective vers un hors champ suggéré par le peintre.
Ainsi donc, les espaces liminaires, véritables lieux-temps, favorisent la confrontation avec l’altérité et s’ouvrent sur l’expérience majeure de la découverte.

Les propositions de 900 caractères maximum, soit environ 10 lignes maximum, devront parvenir à nathalie.dartai@univ-lyon2.fr avant le 30 avril 2017.

Les communications ne devront pas dépasser 30 000 caractères espaces incluses.


1 Georges Banu, La porte au cœur de l’intime, Paris, Arléa, 2015, p. 33.
2 R.A.E., éd. de 1995, tomo II, p. 2045.
3 Arnold Van Gennep, Les rites de passage, Paris, E. Nourry, 1909, plus particulièrement le chapitre II, « Le passage matériel » (citation p. 27).
4 Roland Barthes, Sur Racine, Paris, Seuil, 1963, p. 17.

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Puertas y umbrales en el Siglo de Oro Lyon 18-19 de enero de 2018

La puerta es un umbral […] que distingue y al mismo tiempo asocia el afuera y el adentro. Lugar incierto para ella como también para aquel que la mira, en un límite que no prohibe nada, que más bien, por el contrario, permite el paso de un sitio a otro. Entre la casa y la calle, el umbral marca la diferencia, permite el intercambio.1

La palabra francesa “seuil” es, según su etimología, el elemento fijo que señala la entrada en la casa. Deriva del latín solum que indica el fundamento, la base. Es entonces limen inforium (baldosa), pero también limen superum (dintel). La palabra española “umbral” es portadora de un idéntico valor semántico, según la definición dada como primera acepción por el diccionario de la Real Academia Española: “parte inferior o escalón, por lo común de piedra y contrapuesta al dintel, en la puerta o entrada de una casa”2.

Reflexionar acerca del concepto de umbral lleva a concebir el “atravesar” en una dinámica significativa; que provoca la unión entre dos espacios distintos, a menudo opuestos: exterior/interior, luminoso/oscuro, público/privado, profano/sagrado. Ello supone un acto deliberado de “paso” que corresponde, durante un instante efímero, a un presente que no se puede atrapar. El umbral, entendido en su dimensión arquitectónica (la de la casa, el barrio y la ciudad), deberá ser encarado en su doble dimensión espacial y temporal.

Es pluridimensional ya que recubre a la vez un punto limítrofe y un espacio intermedio. Como lugar de transición se convierte en un índice concreto del límite que materializa. Su espacialidad es exigua ya que está definida por el “atravesar”, prohibido o autorizado, que adquiere una dimensión ritual: “Atravesar el umbral es incorporarse a un mundo nuevo”3.

La ambivalencia del umbral remite a la dualidad simbólica de la figura de Jano, dios y guardián de las puertas, que vigila el pasado y el futuro y protege a la vez el más acá y el más allá del espacio, cuya transición establece. Por eso el umbral aproxima y excluye, está hecho de porosidad y de impermeabilidad. Según el caso, puede convertirse en el lugar de una verdadera dramatización de las relaciones que allí se instalan, recepción o rechazo que implican la alianza o la exclusión y la renuncia.

Roland Barthes concibe el conflicto trágico convocando implícitamente al umbral como elemento básico: “ […] la Puerta. Allí se vigila, allí se tiembla; atravesarla es una tentación y una transgresión”4.

Abierto hacia el espacio doméstico o íntimo, el umbral muestra el alcance de su potencialidad dramática y su rentabilidad simbólica tanto en las intrigas teatrales como en el discurso poético. Del mismo modo, en la iconografía, la puerta abierta permite la perspectiva hacia otro ámbito sugerido por el pintor.

Entonces, los espacios liminares, verdaderos lugares en el tiempo, favorecen la confrontación con la alteridad y se abren hacia la experiencia esencial del descubrimiento.

Las propuestas de 900 caracteres como máximo, o sea unas 10 líneas, deben enviarse a nathalie.dartai@univ-lyon2.fr antes del 30 de abril de 2017.

Las ponencias no deberán sobrepasar los 30 000 caracteres (notas y espacios incluidos).


1 Georges Banu, La porte au cœur de l’intime, Paris, Arléa, 2015, p. 33.
2 R.A.E., ed. de 1995, tomo II, p. 2045.
3 Arnold Van Gennep, Les rites de passage, Paris, E. Noury, 1909, más precisamente el capítulo II, “Le passage matériel” (la cita corresponde a la p. 27).
4 Roland Barthes, Sur Racine, Paris, Seuil, 1963, p. 17.

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