Carolus Quintus: l’empereur Charles Quint dans la litterature neo-latine – Fribourg, 27-29 juin 2019

  • End date:
    01/12/2018, 00:00

Appel à communication
21e Congrès NeoLatina. Freiburg im Breisgau, 27-29 juin 2019

Charles Quint et Ferdinand Ier : camée] 1550-1600  Source : Gallica

Charles Quint et Ferdinand Ier : camée] 1550-1600
Source : Gallica

Organisateurs :

Virginie Leroux (École pratique des hautes études, EPHE, PSL; virginie@leroux.net)

Marc Laureys (Universität Bonn; m.laureys@uni-bonn.de)

Florian Schaffenrath (Ludwig Boltzmann Institut für Neulateinische Studien, Innsbruck; florian.schaffenrath@neolatin.lbg.ac.at)

Stefan Tilg (Universität Freiburg; stefan.tilg@altphil.uni-freiburg.de)

La période qui couvre le règne de Charles Quint (1519-1558) est l’un des terrains les plus favorables à l’expansion européenne de l’humanisme néo-latin. Des projets de recherche ambitieux ont amélioré la connaissance de la vie matérielle de la cour impériale, les historiens de l’art ont analysé les portraits de l’empereur et le mécénat impérial, cependant les liens entre la cour et la littérature, en particulier la littérature néo-latine, ont été encore insuffisamment étudiés, malgré l’apport précieux de travaux pionniers, notamment l’enquête de John Flood sur les Poetae laureati dans le saint Empire germanique (Poets Laureate in the Holy Roman Empire: A Bio-bibliographical Handbook, De Gruyter, 2006), les travaux de chercheurs de l’Université de Vienne, sous l’égide de Franz Römer et d’Elisabeth Klecker (voir, entre autres, leurs contributions dans Karl V. 1500–1558. Neue Perspektiven seiner Herrschaft in Europa und Übersee, éd. Alfred Kohler e.a., Vienne, 2002), le recueil d’articles co-dirigé par Roland Béhar et Mercedes Blanco (Les Poètes de l’Empereur. La cour de Charles-Quint dans le renouveau littéraire du XVIe siècle, e-Spania, 13, 2, 2012), et les articles fondateurs de Peter Burke (« Presenting and Re-Presenting Charles V », dans Charles V 1500–1558 and his Time, éd. Hugo Soly et Wim Blockmans, Antwerp, 1999, p. 393–475) et Hermann Wiegand (« Das Bild Kaiser Karls V. in der neulateinischen Dichtung Deutschlands », dans Acta conventus Neo-Latini Bonnensis, éd. Rhoda Schnur e.a., Tempe, AZ 2006, p. 121–143).

Les auteurs néo-latins apportent des témoignages importants sur la propagande impériale et sur les luttes de pouvoir au sein de l’Empire. Ils font apparaître les contradictions des différentes conjonctures et permettent de nuancer des idées reçues. Le cinq-centenaire de l’élection de Charles Quint à la tête du saint Empire germanique le 28 juin 1519 fournit une date symbolique pour procéder à une première étude systématique de la littérature latine consacrée à l’empereur afin de mettre en valeur sa fonction mémorielle, sociale et politique. Sont concernés les contemporains de l’empereur, mais aussi les auteurs d’époques plus tardives qui ont écrit sur lui a posteriori. Les sujets possibles sont nombreux, parmi ceux-ci pourront notamment faire l’objet de communications les questions suivantes :

Le mythe impérial

Les auteurs néo-latins contribuèrent à forger le mythe impérial avec toute sa charge allégorique et symbolique. L’idée d’Empire providentiel, portée notamment par le chancelier impérial Mercurino Gattinara (1465-1530), est empreinte d’espoirs messianiques et prophétiques et l’empereur qui doit unir le monde sous un seul pasteur a pour mission de combattre les infidèles, de lutter contre les sectes hérétiques et de restaurer la monarchie universelle. Ces

enjeux impliquent un processus d’héroïsation et de sacralisation qui convoque de nombreux modèles antiques et médiévaux, littéraires, historiques et philosophiques, qu’il s’agira d’identifier. On sera attentif à la fois aux topiques de l’éloge et du blâme, mais aussi aux formes multiples de la célébration de l’empereur.

Variantes, nuances et contradictions

Par-delà l’ambition universelle de l’empereur, les différentes conjonctures laissent apparaître des variantes et des contradictions. Outre le cas spécifique des adversaires de l’empire ou des ennemis identifiés au sein de l’empire, comme les protestants, se pose la question des spécificités régionales : comment se traduit l’identité des différentes cours et des différents territoires ? Peut- on restituer les phénomènes de circulation au sein de l’Europe et repérer, si elles existent, des caractéristiques communes, éthiques ou esthétiques, aux écrits concernant Charles Quint ? Certains événements, comme le sac de Rome, exigent de croiser les appartenances confessionnelles et géographiques et, plus généralement, les poèmes et récits littéraires permettent dans leur diversité de saisir les tendances dialectiques propres à chaque moment historique. On interrogera la spécificité et la complémentarité des différents genres littéraires que l’on pourra confronter avec les autres arts.

Stratégies sociales et clientélisme

On réfléchira enfin à l’exploitation des œuvres de propagande consacrées à l’empereur comme outils de clientélisme et vecteurs de sociabilité. La composition littéraire est un moyen de courtiser de potentiels patrons et protecteurs et de s’intégrer à des communautés. On analysera donc à la fois la mise en scène des rapports entre l’empereur et ses auteurs, mais aussi celle des liens exhibés entre l’empereur et les mécènes. Le recueil de Poemata que fait paraître Antonio Sebastiano Minturno en 1564 constitue un exemple intéressant de ce type de stratégie dans la mesure où les poèmes panégyriques célèbrent l’empereur mais aussi ses secrétaires Nicolas Perrenot de Granvelle et Francisco de los Cobos ainsi que Miguel Mai, ambassadeur de Charles- Quint à Rome de 1528 à 1533, puis vice-chancelier d’Aragon. On peut, par ailleurs, s’interroger sur l’enjeu de la publication tardive de ces poèmes encomiastiques.

Les articles pourront adopter une perspective monographique et se centrer sur un auteur, une cour ou un milieu, mais aussi confronter plusieurs points de vue à propos d’un événement ou d’un type d’événements (couronnement, sac de Rome, entrées impériales…).

Informations pratiques

Résumés et inscription : les propositions de communication ainsi qu’un résumé en une dizaine de lignes devront parvenir aux organisateurs, par mail, avant le 1er décembre 2018. Pour assister au colloque sans présenter de communication, il n’est pas nécessaire de s’inscrire.

Transport et hébergement : le colloque commencera le 27 juin par une conférence en soirée et s’achèvera le 29 juin à midi. Les réservations d’hôtel seront effectuées par les organisateurs qui prendront en charge les frais d’hébergement et de déplacement. Une circulaire précisera les détails de l’organisation une fois la liste des participants établie.

Lieu du congrès : Haus zur Lieben Hand (Löwenstraße 16) et Bibliothek des Seminars für Griechische und Lateinische Philologie der Universität Freiburg.

Format : 20 minutes de communication et 10 minutes de discussion. Les langues pratiquées sont l’allemand, l’anglais, le français, l’italien et le latin.

Publication : les actes du colloque seront publiés dans la collection NeoLatina (Tübingen, Gunter Narr-Verlag).

Les rencontres ‘NeoLatina’

Depuis 1999, à l’initiative d’Eckard Lefèvre et d’Eckart Schäfer, des rencontres annuelles, intitulées « Freiburger Neulateinisches Symposion », furent consacrées à l’étude d‘auteurs et de thèmes néo-latins. Devenues une institution réputée, ces rencontres furent renommées « NeoLatina » en 2013 et publiées dans la série du même nom par l’éditeur Gunter Narr.

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