Frédéric Magnin – Une école d’équitation à la fin de la Renaissance : Le traité inédit du sieur de Lugny (1597)

image

Une école d’équitation à la fin de la Renaissance. Le traité inédit du sieur de Lugny (1597), édition critique précédée d’une introduction historique, par Frédéric MAGNIN, Rognes, A.H.C.E., 2019, 805 p. + 29 illustrations noir et blanc. Broché, 155 x 230 mm, ISBN 978-2-9567602-0-7 39 € + frais de port, 

Composé en 1597 par le sieur de Lugny, L’ordre que doit tenir le cavalier envers ses écoliers est le second traité d’équitation écrit par un Français. Il précède d’une quinzaine d’années le premier livre dévoilant les principes d’Antoine de Pluvinel, le maître d’équitation du jeune Louis XIII. Révélés récemment par la découverte de sept manuscrits issus de bibliothèques allemandes et scandinaves, ce traité et son auteur étaient jusqu’ici parfaitement inconnus. Louis de Chardon, sieur de Lugny (1557–vers 1618), gentilhomme tourangeau et huguenot, appartenait à une famille au service de Renée de France, duchesse de Ferrare. Après avoir été employé successivement par le maréchal d’Aumont et par Duplessis-Mornay, il exerça ses talents comme maître d’équitation auprès des étudiants de la puissante « nation germanique » de l’université d’Orléans. L’étude du personnage et de son œuvre permet de renouveler notre regard sur ce moment clef où (pour reprendre les mots du duc de Newcastle) l’on vit la France – auparavant pleine d’Italiens – se remplir d’écuyers français transmettant cet art équestre qui, en pleine « crise » d’identité nobiliaire, assurait à la fois la continuité des exigences de la vertu chevaleresque, et l’introduction des nouvelles valeurs du paraître selon le modèle curial. La diffusion de ce traité, orientée vers le Saint-Empire, confirme la vivacité – aux côtés de la littérature équestre imprimée depuis 1550 – d’une circulation de l’écrit manuscrit à laquelle participeront finalement plagiaires et autres « voleurs de textes ». Avec la circulation en Europe des traités, les académies d’équitation constituent l’autre vecteur essentiel du transfert culturel depuis l’Italie. Lugny et son livre offrent ici l’occasion de réexaminer la conception classique d’institutions dont l’origine reste obscure du fait de la rareté des archives. Au tournant du XVIIe siècle, le sieur de Lugny, écuyer indépendant, témoigne de la rude concurrence à laquelle se livraient écuyers italiens ou nationaux pour satisfaire la demande des jeunes nobles étrangers sur les itinéraires du Grand Tour. Le présent ouvrage comporte le texte du traité, avec ses variantes, précédé par une substantielle introduction qui est à la fois une étude historique et un essai critique basé sur le texte de Lugny. Il devrait intéresser les équitants aussi bien que les historiens concernés par la culture équestre, l’histoire des universités et l’éducation de la noblesse à l’époque moderne.

Contact : ahce@orange.fr

Facebook @sieurdelugny