Gournay philosophe
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Start date:15/09/2019, 00:00
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Venue:Université Jean Moulin-Lyon 3
Université Jean Moulin-Lyon 3. Faculté de philosophie. IHRIM-Lyon3
1-2 avril 2020
Organisation: M.-F. Pellegrin
Comité scientifique: Ph. Desan, S. Ebbersmeyer, E. Ferrari, I. Garnier, T. Gontier, R. Hagengruber, S. Hutton, M.-F. Pellegrin, L. Shapiro.
Marie de Gournay, lithographie du XIXe siècle d’après un dessin de Nicolas Henri Jacob conservé à la bibliothèque de Bordeaux.
Les propositions de contributions doivent comprendre un titre et un résumé de 200 mots. Elles doivent être adressées en pièce jointe (word ou PDF) à M.-F. Pellegrin (marie-frederique.pellegrin@univ-lyon3.fr) avant le 15 septembre 2019. Elles seront ensuite examinées par le comité scientifique du colloque.
Proposals for contributions must include a title and a summary of 200 words. They must be sent as an attachment (word or PDF) to M.-F. Pellegrin (marie-frederique.pellegrin@univ-lyon3.fr) before September 15, 2019. They will then be examined by the scientific committee of the conference.
ARGUMENTAIRE
Marie le Jars de Gournay (1565-1645) est une philosophe, c’est du moins le postulat de cet appel à communications. Ecrivaine, traductrice, éditrice, linguiste, critique, théoricienne de la littérature, elle est donc déjà reconnue comme une femme de lettres. On l’associe généralement à la philosophie par le biais de ses rapports avec Montaigne, qui la nomme sa « fille d’alliance » et lui confie le soin de l’édition des Essais après sa mort. On connait également ses liens avec La Mothe Le Vayer, ce qui invite à étudier ses rapports intellectuels avec certaines formes modernes de scepticisme au delà du seul Montaigne (et notamment avec ce que l’on a pu appeler le libertinage érudit). D’un point de vue philosophique, il y a donc en premier lieu un intérêt à interroger précisément le rôle du scepticisme dans sa pensée. Mais la lecture de son œuvre nécessite également de donner sens à ses usages du platonisme et de l’aristotélisme. La variété même de ces influences montre le rôle de la philosophie dans sa pensée. Elle aboutit donc légitimement d’une part à la nécessité d’une étude précise des influences philosophiques dans l’œuvre de Gournay, d’autre part à la question de savoir s’il y a une philosophie de Gournay que l’on pourrait dessiner et expliquer.
Car il nous semble que Gournay n’est pas philosophe par simple capillarité et érudition. Ses écrits affrontent de nombreux enjeux philosophiques au moyen de procédés d’écriture très variés. L’autobiographie, les maximes, les digressions, l’édition philosophique, la promenade (roman philosophique et méditation) comme le traité sont autant de moyens de penser et d’exprimer des convictions philosophiques. La profusion formelle de l’œuvre de Gournay indique d’ailleurs à elle seule la nécessité de repenser les formes reconnues de l’expression philosophique à l’époque moderne, surtout si on veut y inclure des femmes philosophes.
Nombre de sujets qui intéressent Gournay touchent de près ou de loin à la philosophie. De loin par exemple lorsque ses partis pris poétiques en faveur du pétrarquisme peuvent avoir un enjeu anti-stoïcien ; de près avec notamment bien sûr ses traités philosophiques sur l’égalité. Il est significatif que Bayle la cite aux côtés de Poulain de la Barre parmi les théoricien.ne.s de l’égalité des sexes dans la remarque B de l’article “Marinella” du Dictionnaire historique et critique.
Gournay propose en effet une vaste réflexion sur l’être humain et ses capacités natives et construites. Elle interroge ainsi la question du sexe et celle du genre. Le cœur de sa réflexion philosophique est féministe. Sa pensée est originale à plus d’un titre en ce domaine. D’abord, le schème de l’égalité qu’elle défend est un schème minoritaire et donc original à cette époque. Ensuite, son féminisme n’a pas une dimension simplement morale et religieuse. Gournay en fait une question et une revendication sociales. C’est la place des lettrés et notamment des femmes lettrées dans la cité qui l’intéresse. L’enjeu est donc également politique. Dans cette perspective, Gournay prend part à des débats politiques importants.
Elle s’associe parallèlement aux projets d’académie qui reconfigurent le monde des lettres à cette époque. Au regard des transformations importantes de ce monde, le modernisme et l’anti-modernisme de Gournay méritent également d’être questionnés d’une manière philosophique et politique.
De telles prises de position sur sa propre société se traduisent également par une réflexion éthique dont les thèmes moralistes ont une profondeur nettement philosophique.
Il est enfin important de mettre en valeur la Gournay scientifique que l’on connait encore trop peu. Passionnée d’expérimentations, notamment dans le domaine alchimique, Gournay consacre beaucoup de temps et d’argent à ses recherches scientifiques. Cet intérêt peut être mis en rapport avec son appréciation du rôle de la curiosité (notamment féminine) en science.
Les questions directrices de ce colloque seront donc les suivantes:
Quelles sont les influences philosophiques de Gournay?
Y a-t-il une philosophie de Gournay?
Quels sont les enjeux anthropologiques, moraux, sociaux et politiques de son féminisme?
La liste non exhaustive des thèmes qui pourraient être abordés est donc la suivante:
Gournay, Apologie, autobiographie, fabrication de soi comme écrivaine
Gournay, scepticisme, Michel de Montaigne
Gournay, Libertinage érudit, François La Mothe le Vayer, Gabriel Naudé, Théophile de Viau
Gournay, fidéisme, christianisme, exégèse (critique?) des textes sacrés, Pierre Charron, Jean-Pierre Camus, François de Sales
Gournay, (néo-)aristotélisme, (néo)-platonisme, anti-stoïcisme, Marcile Ficin, Léon l’Hébreu
Gournay, définition de l’être humain, raison, corps
Gournay, égalité des sexes, féminisme, théorie du genre, Mario Equicola, Christine de Pisan, François Poulain de la Barre, Pierre Bayle
Gournay, république des lettres, organisations et diffusions des savoirs, éducation des filles, Anna-Maria van Schurman, Daniel Heinsius
Gournay, politique et polémique, Hugo Grotius
Gournay, philosophie morale, pensée moraliste, Charles de Saint-Evremond, Gilles Ménage, Charles Sorel
Gournay, philosophie du langage, anti-modernisme
Gournay, philosophie humaniste, Juste Lipse
Gournay, science, expérimentation, alchimie, Jacques Le Pailleur
Le but plus large de ce colloque est de participer à l’exhumation d’un matrimoine philosophique qui est en réalité remarquable à l’époque moderne mais que le canon philosophique habituel occulte encore largement, notamment en France. Nombre d’auteur.e.s du XVIIe siècle y invitent d’ailleurs, qui compilent patiemment des listes de femmes savantes. C’est plus précisément Ménage qui encourage une telle démarche, lui qui rédige une Histoire des femmes philosophes en 1690 qui ne concerne que l’Antiquité. Il convient d’étendre cette mise en valeur des femmes philosophes à son époque même, l’époque moderne.
À l’issue du colloque, les contributions retenues par le comité scientifique donneront lieu à une publication. Elle aura l’ambition de proposer une sorte de “Companion to Gournay“. Elle sera éditée en anglais afin d’atteindre un large public de spécialistes, de non spécialistes et de curieux dans la collection Women in the History of Philosophy and Sciences chez Springer (dir. R. Hagengruber, G. Paganini, M. E. Waithe).
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PROPOSAL
Marie le Jars de Gournay (1565–1645) is a philosopher, or at least that is the premise of this call for papers. A writer, translator, publisher, linguist, critic, literary theorist, she is already recognized as a woman of letters. She is usually associated with philosophy by way of her relationship with Montaigne, who referred to her as his adopted daughter, or fille d’alliance, and entrusted her with the posthumous publication of his Essays. We also know about her connection to La Mothe La Vayer, which invites a study of her intellectual connection to certain modern forms of scepticism beyond just Montaigne (notably with what has been called libertinage érudit). From a philosophical perspective, therefore, it is of interest first of all to look more closely at the role of scepticism in her thought. But reading her work also requires making sense of her use of Platonism and Aristotelianism. Just the variety of these influences shows the role philosophy plays in her thought. This leads on the one hand to a need for a precise study of the philosophical influences in Gournay’s work, and on the other hand to the question of whether Gournay has her own philosophy that can be illustrated and explained.
It would seem, then, that Gournay is not a philosopher simply by erudition and absorption. Her writings confront numerous philosophical issues through a large variety of genres: autobiography, maxims, digressions, philosophical commentary, and the promenade (philosophical novel and meditation), not to mention the treatise, are all ways of thinking and expressing philosophical convictions. The formal abundance of Gournay’s work in itself illustrates, moreover, the need to rethink the recognized forms of philosophical expression in the modern era, especially if we want to include women philosophers.
Many of the topics that interest Gournay touch on philosophy either indirectly or directly: indirectly, for example, when her poetic bias in favour of Petrarchism suggests anti-Stoic concerns; more directly, of course, with her philosophical treatises on equality. It is significant that Bayle cites her alongside Poulain de la Barre among the theorists of gender equality in note B of the article on “Marinella” in the Dictionnaire historique et critique.
Indeed, Gournay proposes a vast reflection on humans and their innate and constructed capacities. She thus examines the question of sex and of gender. At its heart, her philosophical reflection is feminist. Her thought in this respect is original in more than one way. First, the framework of equality that she champions is a minority framework, and thus original in its time. Second, her feminism does not simply have a religious or moral dimension; she makes it a social issue and statement. It is the place of scholars, and especially of female scholars in society that interests her. The issue is therefore also political. In this perspective, Gournay takes part in important political debates.
She is simultaneously associated with the academic projects that were reshaping the world of letters at this time. In light of the significant changes taking place in this milieu, Gournay’s modernism and anti-modernism also deserve to be interrogated in a philosophical and political way.
At any rate, such positions vis-à-vis her own society also demonstrate an ethical reflection whose moralistic themes have a profoundly philosophical depth.
It is finally important to emphasize Gournay as a scientist, who we know still too little. Passionate about experiments, in particular in the alchemical domain, Gournay dedicates a lot of time and of money to her scientific researches. This interest can be put in touch with her appreciation of the role of the curiosity (in particular feminine) in science.
What are de Gournay’s philosophical influences?
Can we identify Gournay’s own philosophy?
What are the anthropological, moral, social, and political stakes of her feminism?
The larger aim of this symposium is to participate in the exhumation of a philosophical matrimoine (exhumantion of a female philosophical heritage) which is actually remarkable for the modern era, but which the standard philosophical canon still largely obscures, especially in France. Many seventeenth-century writers of both sexes who patiently compiled lists of learned women invite this kind of investigation. Specifically, Gilles Ménage encourages such an approach, having published his Histoire des femmes philosophes, which deals only with Antiquity, in 1690. It is appropriate to extend this valorisation of women philosophers into his own time, namely the modern era.
Following the symposium, the contributions retained by the committee will be published in a volume that aims to be a kind of Companion to Gournay. It will be published in English in the collection Women in the History of Philosophy and Sciences (Springer; Eds. R. Hagengruber, G. Paganini, M. E. Waithe) in order to reach a large audience of specialists, non-specialists, and curious readers.
Selective list of themes that could be addressed:
Gournay, apology, autobiography, self-fabrication as a writer
Gournay, scepticism, Montaigne
Gournay, libertinage érudit, François La Mothe le Vayer, Gabriel Naudé, Théophile de Viau
Gournay, fideism, christianity, critical exegesis of sacred texts, Pierre Charron, Jean-Pierre Camus, François de Sales
Gournay, (neo)-aristotelianism, (neo)-platonism, anti-stoicism
Gournay, definition of the human being, reason, mind, body
Gournay, sex equality, feminism, gender theories, Mario Aquicola, Christine de Pisan, François Poulain de la Barre, Pierre Bayle
Gournay, Republic of Letters, organisation and dissemination of knowledge, Girl’s education, Anna-Maria van Schurman, Daniel Heinsius
Gournay, politics, polemic, Hugo Grotius
Gournay, moral philosophy, moralistic thought (les moralistes), Charles de Saint-Evremond, Gilles Ménage, Charles Sorel
Gournay, philosophy of language, anti-modernism
Gournay, humanist philosophy, Justus Lipsius
Gournay, science, experimentation, alchemy, Jacques Le Pailleur
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Œuvres de Gournay:
Œuvres complètes, (sous la dir. de Arnould J.-C., Bichard-Thomine M.-C., Blum C., Worth-Stylianou V., Franchetti A. L., Berriot-Salvadore É.), Paris, H. Champion, 2002.
(Repris de la notice “Gournay” de la SIEFAR par J.-C. Arnould)
– 1594 : Le Proumenoir de Monsieur de Montaigne, Paris, Abel Langellier (comprend la «Version du second livre de l’Æneide» et le «Bouquet poetique, ou meslanges»). – 1595 : «Preface sur les Essais de Michel, seigneur de Montaigne», in Les Essais de Michel Seigneur de Montaigne, Paris, Abel Langellier (préface longue qui reparaîtra dans les éditions de 1617, 1625 et 1635 des Essais et dans l’édition de 1599 du Proumenoir).
– 1595 : hommage en prose à Jean de Sponde, dans Response du Feu Sieur de Sponde…, Bordeaux, S. Millanges.
– 1598 : «Preface sur les Essais de Michel, seigneur de Montaigne», in Les Essais de Michel Seigneur de Montaigne, Paris, Abel Langellier (préface courte qui reparaîtra dans les éditions de 1598, 1600, 1602, 1604 et 1611 des Essais).
– 1608 : Bienvenue de Monseigneur le duc d’Anjou, Paris, Fleury Bourriquant.
– 1610 : Adieu de l’Ame du Roy de France et de Navarre Henry le Grand, avec la Defence des Peres Jesuites, Paris, Fleury Bourriquant et Lyon, Jean Poyet.
– 1619 : Versions de quelques pieces de Virgile, Tacite, Salluste, avec l’Institution de Monseigneur, frere unique du Roy, Paris, Fleury Bourriquant (comprend également un «traicté sur la Poësie»).
– 1620 : Eschantillons de Virgile, s.l. [Paris], s.n.
– 1620 : deux poèmes dans Les Muses en deuil, Paris, Toussaint du Bray.
– 1621 : Traductions. Partie du Quatriesme de l’Eneide, avec une oraison de Tacite, et une de Saluste, Paris, sn.
– 1622 : Egalité des Hommes et des Femmes, s.l. [Paris], s.n.
– 1624 : Remerciement, au Roy, s.l. [Paris], s.n.
– 1626 : L’Ombre de la Demoiselle de Gournay, Paris, Jean Libert (comprend «De l’éducation des Enfans de France», «Naissance des Enfans de France», «Exclamation sur l’assassinat deplorable de l’année mil six cens dix», «Adieu de l’ame du Roy à la Reyne Regente son espouse», «Priere pour l’ame du mesme Roy, escrite à son trépas», «Gratification à Venise sur une victoire», «Institution du Prince», «Du langage François», «De la medisance», «Des fausses devotions», «Si la vangeance est licite», «Antipathie des ames basses et hautes», «Consideration sur quelques contes de Cour», «Advis à quelques gens d’Eglise», «Que les grands esprits et les gens de bien s’entrecherchent», «De la neantise de la commune vaillance de ce temps et du peu de prix de la qualité de Noblesse», «Que l’integrité suit la vraye suffisance», «Sur la version des Poetes antiques, ou des Metaphores», «Egalité des hommes et des femmes», «Chrysante, ou convalescence d’une petite fille», «Des Vertus vicieuses», «Des Rymes», «Des diminutifs François», «Des grimaces mondaines», «De l’impertinente amitié», «Des sottes ou presomptives finesses», «Grief des Dames», «Deffence de la Poësie et du langage des Poetes», «Advis sur la nouvelle edition du Promenoir», «Promenoir», «Apologie pour celle qui escrit», «Lettre sur l’art de traduire les Orateurs», «Version d’une Oraison de Tacite», «Version d’une Oraison de Salluste», «Epistre de Laodamie traduicte d’Ovide», «Seconde Philippique de Ciceron traduicte», «De la façon d’escrire de Messieurs du Perron et Bertault, qui sert d’Advertissement sur les Poesies de ce volume», «Partie du Premier de l’Æneide, commençant où monsieur le Cardinal du Perron acheve de le traduire», «Second de l’Æneide traduict», «Partie du Quatriesme de l’Æneide, commençant comme dessus apres monsieur le Cardinal», «Bouquet de Pynde, composé de fleurs diverses», «Si ce Livre me survit…»).
– 1628 : trois poèmes, in Recueil de plusieurs inscriptions proposées pour remplir les Tables d’attente estans sous les statues du Roy Charles VII et de la Pucelle d’Orléans…, Paris, Edme Martin.
– 1634 : Les Advis, ou les Presens de la Demoiselle de Gournay, Paris, Toussaint du Bray (ajoute à L’Ombre: «Discours sur ce livre à Sophrosine», «Oraison du Roy à S. Louys durant le siege de Rhé», «Premiere delivrance de Casal», «De la temerité» et la traduction du VIe livre de l’Énéide).
– 1635 : un poème, in Le Sacrifice des Muses, Paris, S. Cramoisy.
– 1635 : un poème, in Le Parnasse royal, Paris, S. Cramoisy.
– 1641 : réédition des Advis (le troisième traité sur la «Medisance» prend son autonomie sous le titre «Des Broquarts»; ajout de la «Copie de la Vie de la Damoiselle de Gournay»).
– 1642 : deux épigrammes, in le Jardin des Muses, Paris, A. de Sommaville.
– 1644 : une épigramme, in l’«Approbation du Parnasse» qui précède Les Chevilles de Me Adam Menuisier de Nevers, Paris, T. Quinet.
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Bibliographie indicative:
ALBISTUR M. et ARMOGATHE D., Histoire du féminisme, 2 tomes, Éditions des Femmes, 1977.
ARNOULD J.-C. (ed.), Marie de Gournay et l’édition de 1595 des Essais de Montaigne, H. Champion, 1996.
BROAD J., GREEN K., A History of Women’s Political Thought in Europe. 1400-1700, Cambridge University Press, 2009.
CLARKE D., The Equality of the Sexes. Three feminist texts of the Seventeenth Century, Oxford University Press, 2013.
CONROY D., Ruling women. Governement, Virtue and the Female Prince in Seventeenth-Century France, Palgrave MacMillan, 2016.
DESLAURIERS M., “Marie de Gournay and Aristotle”, forthcoming, in Feminist History of Philosophy: The recovery and Evaluation of Women’s Philosophical Thought, Springer.
– “One soul in two bodies: Marie de Gournay and Montaigne”, Angelaki, n°13(2), 2008.
DEVICENZO G., Marie de Gournay : un cas littéraire, Fasano-Paris, Schena Editore-Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2002.
DEZON-JONES E., Marie de Gournay : Fragments d’un discours féminin, Paris, José Corti, 1988.
DORLIN E., L’évidence de l’égalité des sexes, L’Harmattan, 2001.
FOGEL M., Marie de Gournay: Itinéraires d’une femme savante, Fayard, 2004.
MACLEAN Ian, Woman Triumphant. Feminism in French Literature. 1610-1652, Clarendon Press, 1977.
– “Marie de Gournay et la préhistoire du discours féminin”, in D. Haase-Dubosc, E. Viennot (dir.), Femmes et Pouvoirs sous l’Ancien Régime, Rivages Histoire, 1991.
O’NEILL E., “Justifying the Inclusion of Women in Our Histories of Philosophy: The Case of Marie de Gournay”, in ALCOFF L., KITTAY E. (eds), The Blackwell Guide to Feminist Philosophy, Blackwell Publishing, 2007.
– “The Equality of Men and Women”, in CLARKE D., WILSON C. (eds), The Oxford Handbook of Philosophy in Early Modern Europe, Oxford University Press, 2011.
PAL C., Republic of Women: Rethinking the Republic of Letters in the Seventeenth Century, Cambridge University Press, 2012.
TELEL M. (ed.), Montaigne et Marie de Gournay, Actes du colloque international de Duke, 31 mars-1er avril 1995, Champion, 1997.
WAITHE Mary Ellen, A History of Women Philosophers, vol. 2., 500-1600, Kluwer academic publishers, 1989.
http://ihrim.ens-lyon.fr/manifestations/article/gournay-philosophe