La « paix perpétuelle » de 1516 : Fribourg, capitale diplomatique (30 novembre 2016)

  • End date:
    31/03/2016, 00:00
  • Place:
    Couvent des Cordeliers, Rue de Morat 6-8, 1700 Fribourg (Suisse).
Résumé

La « paix perpétuelle » signée le 29 novembre 1516 constitue une étape clé de l’histoire de l’ancienne Confédération suisse et de ses relations extérieures. Si elle n’est pas le premier acte inaugurant les relations des cantons et de leurs alliés avec la France, elle n’en constitue pas moins un point d’ancrage qui pose sur de nouvelles bases les relations franco-suisses. À l’occasion de la commémoration des 500 ans du traité, l’objectif de ce colloque international, ciblé sur la première moitié du XVIe siècle et qui se tiendra à Fribourg (Suisse) le 30 novembre 2016, est d’inviter les participants à renouveler le questionnement relatif aux événements et au rôle tenu par Fribourg lors de la préparation de la paix. Il s’agira aussi de renverser la perspective et d’interroger celle-ci du point de vue de la France et des puissances européennes.

Argumentaire

À l’automne 1516, la ville bilingue (francophone et germanophone) de Fribourg, située aux marches occidentales de la Confédération, a des airs de capitale diplomatique. On y solde définitivement les comptes entre la France des Valois et les Confédérés, qui se sont récemment affrontés sur les champs de bataille du Milanais. La « Paix perpétuelle » de Fribourg, signée le 29 novembre 1516, est le fruit des négociations de Gallarate, entamées dès avant la bataille de Marignan (13-14 septembre 1515), dans lesquelles les cantons occidentaux, Berne, Fribourg et Soleure, jouent un rôle de soutien efficace à la médiation du duc Charles III de Savoie. La paix clôt définitivement une période « extraordinaire » de l’histoire militaire et diplomatique des Confédérés et installe de façon durable l’influence de la France – certains ont parlé de protectorat – dans l’ancienne Confédération. Il semble en tout cas certain que les relations franco-suisses, précisées et complétées dans l’alliance perpétuelle conclue à Lucerne le 5 mai 1521, reposent désormais sur de nouvelles bases.

Il convient de revenir, à l’occasion des 500 ans du traité, sur les tenants et les aboutissants de cette alliance fraternelle, « peut-être la seule paix perpétuelle de l’histoire qui ait mérité son nom » (J. Jacquart). Pour Fribourg elle-même, la paix signée dans ses propres murs est la marque du rôle modérateur joué par les Fribourgeois, aux côtés des Bernois et des Soleurois, dans la dernière phase de la guerre. Il n’en reste pas moins vrai que les guerres d’Italie ont démontré l’incapacité des Confédérés à suivre une politique extérieure unie, les intérêts territoriaux des uns s’opposant à ceux des autres.

Le colloque international « La Paix perpétuelle de 1516 : Fribourg, capitale diplomatique » entend revenir sur cette période clé de l’histoire fribourgeoise, en proposant une lecture proche des sources de l’événement. Mais il s’agit aussi d’élargir le spectre et d’étudier les relations de Fribourg, des autres cantons confédérés et de leurs alliés (Abbé et ville de Saint-Gall, les Grisons, le Valais et la ville de Mulhouse) avec la France et l’Europe, ou, en renversant la perspective, d’étudier la « Paix » vue de France.

Une autre « Paix perpétuelle » avait été signée entre les VIII cantons confédérés et le duc Sigismond d’Autriche, en 1474 (renouvelé plusieurs fois, notamment en 1477 sous le nom d’Union héréditaire), événement qui peut être considéré comme un des antécédents des guerres de Bourgogne (1474-1477), au cours desquelles les Suisses ont joué un rôle majeur, et en particulier Fribourg, qui a peu après intégré les rangs de la Confédération (1481).

Si la fin du XVe siècle et le début du XVIe est une période charnière pour Fribourg, qui tend à se construire et à se « penser » comme une véritable Cité- État, il s’agit aussi, bien entendu, d’une période marquée par d’importants changements politiques, économiques et religieux en Europe. En partant de la cité sarinienne et de son contexte local, il s’agira donc de prendre du recul et de questionner une problématique plus large : Les nouvelles relations franco-suisses ont-elles une incidence économique ? Les élites urbaines et bourgeoises locales ont-elles évolué au contact des élites françaises ? Un rapprochement entre les cultures suisse et française est-il perceptible ? Note-t-on des influences intellectuelles, voire littéraires, d’un côté comme de l’autre, ou s’agit-il d’un effet exclusivement unidirectionnel ? Enfin, quelles influences la Réforme naissante a-t-elle pu jouer dans ce contexte ?

Axes thématiques

Les pistes de réflexion possibles s’articulent ainsi en trois axes :

  1. Fribourg et les acteurs de la Paix
  2. Les Confédérés et la Paix face à la France et aux puissances européennes
  3. Économie, société et religion : perspectives suisses et internationales
Conditions de soumission

Les propositions de communication, comprenant un titre et un résumé d’une page A4 maximum, rédigées en français, en allemand, en italien ou en anglais, doivent être envoyées au plus tard le

31 mars 2016

à : lionel.dorthe@fr.ch.

Elles sont à prévoir pour une durée de 20 minutes et seront soumises à l’acceptation du comité d’organisation et du comité scientifique.

Le colloque international se tiendra le 30 novembre 2016 au Couvent des Cordeliers, Rue de Morat 6-8, 1700 Fribourg (Suisse).

Une publication des actes du colloque est prévue.

Comité d’organisation
  • David Aeby (Université de Fribourg, Société d’histoire du Canton de Fribourg)
  • Alexandre Dafflon (Archives de l’État de Fribourg, Société d’histoire du Canton de Fribourg)
  • Lionel Dorthe (Université de Lausanne, Archives de l’État de Fribourg, Fondation des Sources du droit suisse)
  • Claire Gantet (Université de Fribourg)
  • Hubertus von Gemmingen (Deutscher Geschichtsforschender Verein des Kantons Freiburg)
  • Kathrin Utz Tremp (Deutscher Geschichtsforschender Verein des Kantons Freiburg)
  • Petra Zimmer (Couvent des Cordeliers – Fribourg, Deutscher Geschichtsforschender Verein des Kantons Freiburg)
Comité scientifique
  • Alexandre Dafflon (Archives de l’État de Fribourg)
  • Lionel Dorthe (Université de Lausanne)
  • Claire Gantet (Université de Fribourg)
  • Jean-Marie Le Gall (Université Paris I–Panthéon Sorbonne)
  • André Holenstein (Université de Berne)
  • Simon Teuscher (Université de Zurich)