La réception et l’influence de Jean de Meun en France du XVe au début du XVIIe siècle

  • End date:
    15/01/2016, 00:00
  • Place:
    Université d'Orléans
Détail d'une miniature de Jean de Meun écrivant, Bruges, c. 1490 – c. 1500, Harley MS 4425, f. 133r (source : Medieval manuscripts blog - British Library)

Détail d'une miniature de Jean de Meun écrivant, Bruges, c. 1490 – c. 1500, Harley MS 4425, f. 133r (source : Medieval manuscripts blog - British Library)

Dans la continuité du colloque « Jean de Meun et la culture médiévale » organisé à Orléans en mai 2014, le présent colloque voudrait rassembler les réflexions autour de la réception, de l’édition, du commentaire et plus généralement de l’influence, dans la littérature française des XVe et XVIe/début XVIIe siècles, du Roman de la Rose et plus largement de Jean de Meun, de l’œuvre comme de l’homme, ou de l’idée que l’on pouvait s’en faire.

En marchant sur les traces du maître livre de Pierre-Yves Badel (Le « Roman de la Rose » au XIVe siècle. Etude de la réception de l’œuvre, Genève, Droz, 1980), qui a pris la précaution de fournir en Appendice (p. 507-511) une liste de textes des XVe XVIe et XVIIe siècles « mentionnant le Roman de la Rose ou l’un de ses auteurs », il s’agira donc de mettre en lumière la place éminente que le Roman de la Rose et son second auteur continuent d’occuper à la fin du Moyen Age, à la Renaissance et dans la première moitié du XVIIe siècle (suivant l’habituel clivage, que le présent colloque voudrait aussi contribuer à dépasser), depuis la fameuse querelle du Roman de la Rose jusqu’aux travaux des « antiquaires » Claude Fauchet ou Etienne Pasquier, en passant par René d’Anjou, Jean Molinet, Jean Lemaire de Belges, Jean Bouchet, Jean et Clément Marot.

Loin d’être inclus dans les « episseries » médiévales (Du Bellay, La Défense et illustration de la langue française, 1549) rejetées par les poètes de la Pléiade, Jean de Meun conserve une place à part dans les arts poétiques français (« De tous les anciens poètes français, quasi un seul, Guillaume du Lauris et Jean de Meung sont dignes d’être lus », concède Du Bellay), et plus généralement dans l’esprit des poètes de la Renaissance pour qui il demeure en partie sinon un exemple, du moins un guide, plus ou moins avoué (François Habert, Ronsard, Baïf…). Dans L’Académie de l’art poétique (1610), Pierre de Deimier (que ne mentionne pas P.-Y. Badel) en fait même le modèle revisité et actualisé d’une bonne « naïveté » française. Si le poète ne laisse pas indifférent, c’est aussi le « personnage » de l’histoire littéraire française qui suscite une curiosité grandissante, comme en témoignent les nombreuses remarques d’Etienne Pasquier ou Claude Fauchet à son sujet, et la Vie complète que lui consacre Guillaume Colletet (éditée par Valeria Pompejano Natoli en 1985). Une autre Vie (« de Jean Clopinel, dict de Meung »), celle qu’insère Thevet dans ses Vrais portraits et vies des hommes illustres (1584), fait même de Jean de Meun rien moins qu’un héros français « contre les Anglois qui veulent ravir à nostre France le Romans de la Rose ».

Plusieurs pistes (non exclusives) pourront être explorées :

  • L’influence (cachée, revendiquée) de Jean de Meun poète sur la poésie des XVe, XVIe et XVIIe siècles.
  • La présence de Jean de Meun dans les arts poétiques.
  • L’histoire éditoriale du Roman de la Rose (XVe-XVIe siècle).
  • Jean de Meun, théoricien de l’Amour.
  • Le Roman de la Rose, poème encyclopédique.
  • Jean de Meun, « figure » ou « personnage » de l’histoire littéraire.
  • Jean de Meun et l’« esprit » français.

Le colloque se tiendra fin octobre 2016 à l’Université d’Orléans

Comité scientifique : Jean-Patrice Boudet (Université d’Orléans), Jacqueline Cerquiglini-Toulet (Université Paris IV), Nathalie Dauvois (Université Paris III), Jean-Charles Monferran (Université de Strasbourg)

Les propositions de communication sont à adresser avant le 15 janvier 2016 à :

Nicolas Lombart : nicolas.lombart@free.fr

Silvère Menegaldo : smenegaldo@yahoo.fr