Laurence Wuidar, Fuga divina. La musique dans l’écrit mystique du Moyen Âge à la première modernité

Cahiers d’Humanisme et de Renaissance.

En 2018 était paru un premier travail sur ces questions, sous le titre de Fuga Satanae. Musique et démonologie à l’aube des temps modernes, chez Droz déjà.

Visions musicales sur le modèle de l’Apocalypse, extases divines provoquées par des chants profanes, ravissements de l’esprit à l’écoute du chœur angélique, divinisation du sujet au son d’instruments musicaux, déliquescence du corps devenu fluidité mélodique : dans la tradition chrétienne, la musique est à la fois langage céleste, corps sensible agissant sur le corps humain et métaphore pour décrire les altérations de l’être. L’ouvrage analyse les multiples relations entre la musique et ‘expérience mystique à travers la littérature savante et visionnaire du XIIe siècle, les écrits franciscains, dominicains et cisterciens, ceux des béguines et des ermites errants jusqu’aux portes du XVIIe siècle, siècle du tournant de l’attitude européenne face au sacré. La musique s’y donne comme le langage le plus approprié pour s’approcher de la cognitio Dei experimentalis et la traduire. L’écrit mystique se révèle un lieu privilégié pour saisir la dimension sémiotique et symbolique, cognitive et performative de la musique dans la culture médiévale et humaniste.

Hans MEMLING, "Les anges musiciens" (panneau gauche), (1480), Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerp (Source : WGA)

Hans MEMLING, "Les anges musiciens" (panneau gauche), (1480), Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerp (Source : WGA)