Nicolas Le Roux – Le crépuscule de la chevalerie. Noblesse et guerre au siècle de la Renaissance

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Nicolas Le Roux, Le crépuscule de la chevalerie. Noblesse et guerre au siècle de la Renaissance, Seyssel, Champs-Vallon, 2015, 384 p., 28 €

 

Les rois de France Charles VIII, Louis XII et François Ier rêvaient de l’Italie. Ils ont entraîné derrière eux des armées de plus en plus nombreuses, dont le noyau était constitué de cavaliers couverts de fer avides d’aventures dignes comparables à celles des héros des « vieux romans ». Victorieuse à Fornoue (1495) et Marignan (1515), la chevalerie française fut décimée à Pavie (1525).
L’imaginaire chevaleresque avait une force mobilisatrice extrêmement puissante à la Renaissance. Les rois eux-mêmes ne craignaient pas de porter les armes, au risque de perdre la vie, ou la liberté, sur les champs de bataille. La guerre constituait un champ de possibles, un moment privilégié où l’on pouvait affirmer la valeur de son nom, tout en avançant ses intérêts économiques.
La Renaissance constitue un moment paradoxal d’apogée de l’imaginaire chevaleresque et de déclin de la cavalerie lourde dans les armées européennes. Les armes à feu transformèrent la culture militaire. Avec son arquebuse, un fantassin sans nom pouvait sans peine tuer un grand seigneur.
Mais la mémoire des chevaliers ne s’est pas éteinte à la fin des guerres d’Italie. Bayard a été célébré comme le modèle de l’homme de guerre vertueux. Ses exploits, réels ou imaginaires, ont été chantés pour faire oublier les misères de la guerre. Et quelques figures exemplaires ont traversé les siècles, jusqu’à être ressuscitées, parfois, à l’époque contemporaine, pour exprimer les valeurs « nationales ».
Cet ouvrage se penche sur la culture chevaleresque et sur les pratiques militaires au temps des guerres d’Italie, des années 1490 aux années 1530 environ, une période charnière au cours de laquelle l’équilibre politique européen a été bouleversé. Combinant les approches culturelles, sociales et politiques, il propose une analyse du monde des gens de guerre à la Renaissance, qui renouvelle la connaissance de la culture militaire en confrontant les expériences des gentilshommes et des simples soldats, et en étudiant la construction mythique de l’image de l’homme de guerre.