Perceptions et représentations des frontières et des espaces frontaliers au Moyen Âge et à l’époque moderne (IXe–XVIIIe siècles)

  • End date:
    30/11/2018, 00:00
Beatrizet, Nicolas, Nova Germaniae descriptio cum adjacentibus Italiae, Galliae, Britanniae, Poloniae et Pannoniae partibus, illustriss. principi D. 1550-1559 Source : Gallica

Beatrizet, Nicolas, Nova Germaniae descriptio cum adjacentibus Italiae, Galliae, Britanniae, Poloniae et Pannoniae partibus, illustriss. principi D. 1550-1559
Source : Gallica

L’université d’été internationale « Perception et représentation des frontières et des espaces frontaliers au Moyen Âge et à l’époque moderne (IXe-XVIIIe siècle) » s’inscrit dans les renouvellements actuels de la recherche sur les espaces et les examine sous deux angles. D’une part, il s’agit de mettre en lumière les représentations des frontières dans les sources. D’autre part, l’atelier vise à contextualiser les zones frontalières dans leurs interdépendances régionales respectives. Ainsi, on pourra dépasser une approche essentialiste des espaces et prendre en compte leurs caractéristiques propres ainsi que les dynamiques qui les traversent.

La recherche sur les frontières et les zones frontalières est un sujet actuel, aussi bien dans les sciences historiques que dans d’autres sciences humaines. L’université d’été, qui aura lieu en mai 2019 à l’Institut historique allemand de Paris, se consacrera à ce thème dans une perspective transnationale de longue durée. Cet événement s’inscrit dans le cadre d’études récentes qui analysent les zones frontalières de manière différenciée et dépassent ainsi les modèles rigides centre vs. périphérie. Ces catégories sont moins immuables que dépendantes du contexte dans lequel elles sont évoquées; par ailleurs, l’étude des acteurs locaux des régions frontalières est déterminante afin de questionner les récits établis. Le tournant historiographique du spatial turn a quant à lui mis en exergue le caractère construit des frontières ainsi que leurs représentations et perceptions historiques. L’université d’été aborde ce sujet sous deux angles. En premier lieu, pour étudier le phénomène des régions frontalières du Moyen Âge à la période moderne, il convient de mettre en lumière leurs représentations dans les sources. Cet appui constant sur les sources primaires permet d’une part d’éviter une (re)construction moderne et ahistorique du concept d’»espace frontalier«, d’autre part de comprendre comment les zones frontalières ont été décrites dans des contextes différents. En second lieu, afin de pouvoir examiner ces zones frontalières d’une façon plus différenciée, il convient de les contextualiser à l’aune de leurs interdépendances régionales respectives. Au travers de cette régionalisation, qui s’accompagne d’une déconstruction partielle de la frontière en tant que concept uniforme avec des spécificités universellement valables, les espaces peuvent être analysés dans leurs propres qualités et dynamiques multiples.

L’approche de l’université d’été permettra de comparer des études de cas du Moyen Âge et de l’époque moderne et d’obtenir ainsi de nouvelles perspectives sur les processus de territorialisation et de formation de l’État dans leurs spécificités et diversités respectives. Cette approche ne sera pas délimitée par un cadre géographique restreint: les candidatures sont ainsi ouvertes aux jeunes scientifiques dont les thèmes de recherche portent aussi bien sur les espaces franco-allemands qu’européens ou mondiaux.

Les questions suivantes pourraient être abordées:

  • Comment les frontières sont-elles représentées dans les sources médiévales et modernes?
  • Quel desseins poursuivent les auteurs de ces représentations?
  • Quels termes et concepts sont utilisés pour décrire les frontières et les espaces frontaliers?
  • Quelles sont les (catégories de) sources qui signalent les frontières et les zones frontalières?
  • Quel(s) rôle(s) jouent les »pouvoirs centraux« dans les conflits frontaliers?
  • Quel(s) rôle(s) jouent les acteurs locaux?
  • Les représentations diffèrent-elles en fonction des destinataires?
  • Peut-on observer différentes stylisations d’un même espace en même temps?
  • Comment les conflits frontaliers s’inscrivent-ils dans des contextes politiques plus larges?
  • Comment les frontières sont-elles construites dans différents contextes?
  • Dans quelle mesure la représentation d’un espace frontalier dépend-elle de son contexte?
  • Dans quelle mesure la représentation des zones frontalières change-t-elle au fil du temps?

L’université d’été donnera l’occasion à 14 doctorantes et doctorants, post-doctorantes et post-doctorants ainsi qu’étudiantes et étudiants en M2 avec un projet de mémoire de présenter leur travail. Les conférences (environ 20 minutes) seront commentées par les autres participantes et participants. Avant le début du colloque, les résumés des contributions seront publiés sur le blog »Veranstaltungen am DHIP« (https://dhip.hypotheses.org) afin de les faire connaître à un public intéressé. Outre les interventions des participantes et participants, deux conférences introductives à la recherche sur les frontières en Allemagne et en France seront proposées: Susanne Rau (Erfurt) prenant en charge la partie allemande, Léonard Dauphant (Metz) la partie française. Une conférence publique de David Abulafia (Cambridge) intitulée »Maritime Spaces. Historical and Methodological Reflections« aura de surcroît lieu dans le cadre du cycle annuel »les Jeudis de l’IHA«. Une visite de la collection des cartes des Archives nationales conclura le programme et donnera aux participantes et participants l’occasion de réfléchir sur les représentations frontalières à partir de sources topographiques.

Informations pratiques

les frais de voyage et d’hébergement seront pris en charge par l’organisation ‒ sous réserve d’un financement de l’Université franco-allemande.

Les langues principales de l’université d’été sont l’allemand et le français, mais des contributions en anglais sont possibles.

La maîtrise active d’une langue étrangère et la compréhension passive de la seconde sont requises. Une affiliation à une université française ou allemande est souhaitée, mais ne présente nullement une condition préalable.

Lieu et date de la manifestation: Institut historique allemand, 8 rue du Parc-Royal, 75003 Paris (21 au 24 mai 2019)

Condtions de candidature

Veuillez envoyer les documents de candidature suivants dans l’une des langues de la conférence à Maximilian Groß (mgross@dhi-paris.fr) et Robert Friedrich (rfriedrich@dhi-paris.fr):

  • résumé de la contribution prévue (max. une page),
  • CV académique avec liste de publications (si disponible), détails sur vos compétences linguistiques.

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 30 novembre 2018.

Organisation

  • Maximilian Groß et Robert Friedrich (IHA)
  • en coopération avec Christophe Duhamelle (EHESS), Rainer Babel, Rolf Große (IHA) et Sven Jaros (université de Leipzig)

Fichier PDF

UrL de référence : https://calenda.org/484445