Que peuvent / que veulent les Humanités ?

  • Start date:
    25/01/2018, 10:00
  • End date:
    25/01/2018, 18:00
  • Venue:
    Université de Valenciennes, amphithéâtre 100

Journée d’étude

Jeudi 25 janvier 2018- Amphithéâtre 100

La place des Humanités ne se situe-t-elle pas dans ce lieu ambivalent et riche où elles travaillent à la compréhension et à l’étude d’un monde dans le temps même qu’elles récusent d’en être la légitimation ? L’herméneutique, la critique, la théorie, l’invention de méthodes et de concepts médiatisent et interrogent le rapport entre les mots et les choses. De l’étude d’une carte à l’édition d’un texte, de l’analyse d’une œuvre à la saisie d’un fait social ou linguistique, de la constitution d’un corpus ou d’une périodisation à la mise en récit critique de l’histoire, les sciences humaines pénètrent d’emblée dans l’opacité et la complexité du fait anthropologique, social et politique, pour chercher du sens et maintenir le sens dans sa naturelle fragilité. La journée d’étude, visant à construire un socle conceptuel et éthique dans lequel l’équipe de recherche « Rencontres » pourra se reconnaître et s’organiser, cherche à tracer les cheminements qui mènent aux rencontres scientifiques, à la (re)connaissance des rapprochements interdisciplinaires, à l’élaboration d’une économie ou une écologie générale des sciences humaines œuvrant à un continuum épistémologique (une transdisciplinarité) depuis la singularité de chaque posture scientifique. On tentera d’y expérimenter des méthodes ; on s’interrogera sur les outils et sur leur utilité. À ce premier enjeu qui questionne ce que peuvent les Humanités (dans leur rapprochement et leur dialogue) doit immédiatement se superposer le questionnement, où l’éthique vient pénétrer dans l’épistémè, concernant ce que veulent ces mêmes sciences. Cette journée invite donc à : – interroger dans quelle mesure les sciences humaines ont intrinsèquement un rapport avec l’éthique. On pourra penser ainsi à ce que signifie une posture critique, à l’ancrage des sciences humaines dans l’imaginaire. – se demander si ce rapport à l’éthique permet de penser qu’un « humanisme », qu’il faudrait définir, sous-tend effectivement les Humanités. Dans quelle mesure l’herméneutique est effectivement un facteur d’émancipation ? L’interdisciplinarité ouvre-t-elle à la compréhension et à l’acceptation des altérités ? – à voir comment, à la lumière d’exemples concrets, ce travail peut fertiliser la vie des citoyens. La participation de chercheurs à des comités de vigilance et/ou comités d’éthique, pourront aller dans ce sens. Dernière question enfin : que vaudrait une science qui réduirait ce qu’elle veut à ce qu’elle peut ?

Organisation et contacts : Louis Hincker ; blandine.perona@univ-valenciennes.fr ; vincent.vives@univ-valenciennes.fr

Illustration (détail) : Lawrence Alma-Tadema, The Favourite Poet, 1888, collection privée.

Illustration (détail) : Lawrence Alma-Tadema, The Favourite Poet, 1888, collection privée.

Matin

Mots d’ouverture

Frédéric Attal, directeur du laboratoire CALHISTE  &  Stéphane Hirschi, directeur de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines

10h Introduction : Louis Hincker (Clermont-Ferrand), Blandine Perona (Valenciennes), Vincent Vivès (Valenciennes)

10 h 30 –  Olivier Guerrier (Toulouse), « Repenser le ‘lien’ à la lumière de l’humanisme de la Renaissance »

11h15 – Vincent Vivès (Valenciennes), « Les Humanités contre la vie mutilée »

12h00 – Table ronde I : Sciences sociales, sciences humaines et éthique Intervenants : Arnaud Huftier, Anne Segala, Carine Barbafieri, Frédéric Attal. Modératrice : Blandine Perona

Orientation de la table ronde : Les intervenants, durant quelques minutes, expliqueront préalablement dans quelle mesure des préoccupations éthiques informent leur travail et ils pourront préciser s’ils reconnaissent ou non un lien intrinsèque entre leur discipline et une forme d’humanisme.

Déjeuner

Après-midi

14h30 – Emmanuelle Santinelli (Valenciennes), « Réfléchir aux relations entre les sexes dans le couple et à leurs représentations, en croisant les apports de l’histoire, de la sociologie, de la psychanalyse, de l’anthropologie et de la philosophie »

15h15 – Comité de vigilance : Olivier Le Trocquer (Comité de Vigilance face aux Usages publics de l’Histoire – Paris), « Entre histoire engagée et histoire concernée : une éthique à inventer ».

16 h 00 – Table ronde II : La rencontre et le dialogue dans l’interdisciplinarité

Intervenants : Louis Hincker, Stéphanie Schwerter, Thomas Barège, Corinne Beck, Marc Galochet. Modérateur : Vincent Vivès

Orientation de la table ronde : On pourra s’interroger sur les modalités (où, quand, comment, avec qui ?) des rencontres entre des théories, des pratiques, et jusque dans la question des rencontres humaines par-delà l’esprit même la notion d’interdisciplinarité qui maintient les pratiques au sein d’un milieu (l’université), d’une homogénéité, dont on peut sortir. En quelques minutes, chaque intervenant insistera sur les apports d’une forme de déplacement qui permet de penser autrement en pensant avec l’autre (le militant, le politique, l’acteur social, les jeunes chercheurs…).