R. Ridolfi, Vie de Machiavel

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Roberto Ridolfi, Vie de Machiavel, Paris : Les Belles Lettres, 2019. Traduit par Paul Larivaille, 432 p. 29,90 EUR

Présentation de l’éditeur :

« Nicolas, nous vivons à une époque où, si jamais l’on fut sage, il faut maintenant l’être. Je ne crois pas que votre philosophie puisse être jamais accessible aux fous, et les sages ne sont pas suffisamment nombreux : vous comprenez ce que je veux dire, même si je ne présente pas les choses aussi joliment que vous… »
Lettre de Filippo Casavecchia, commissaire de la République florentine à Barga, 17 juin 1509.

Machiavel est une énigme. Ce nom a traversé l’Histoire avec autant de fascination méfiante que de haine admirative. Né en 1469 à Florence où il meurt en 1527, Nicolas Machiavel sera tour à tour secrétaire de la république, diplomate, déchu par les Médicis, mis à l’écart de la vie publique, exilé, banni, loué, haï. Sa vie est un roman, son action politique méconnue, son œuvre érigée comme l’un des plus importants chapitres de la philosophie politique, et sa postérité aussi sulfureuse qu’hétéroclite. En moins de quinze années, fort de son expérience, il rédigera parmi les plus influents livres d’histoire politique jamais écrits : Discours sur la première décade de Tite-Live (1513-1519), Histoires florentines, ce qu’il nommait des « balivernes » : la Mandragore… son œuvre la plus célèbre ne fut pas publiée de son vivant : Le Prince (1532). Tous, de Frédéric le Grand à de Gaulle, en passant par Napoléon, l’ont lu. Ces deux derniers s’en sont d’ailleurs défendus.

De lui, on a tout dit et l’on a peu conclu. Peut-être parce qu’il pose la question : que faire de la distance entre l’espoir et le réel ?

Avec un remarquable talent de conteur et défaisant les stéréotypes, Roberto Ridolfi fait revivre Nicolas Machiavel. Sans jamais séparer la pensée de la vie, il dévoile l’humanité d’un homme en partie consumée par le travail du temps.

Si l’empathie irrigue l’érudition, Ridolfi se montre implacablement attentif au mot juste – dans son entourage historique, littéraire et psychologique. Et c’est certainement du fait de cette double exigence que beaucoup considèrent cette biographie comme la meilleure jamais dédiée au grand Florentin.

Roberto Ridolfi (1899-1991) est un historien italien. Sa biographie de Machiavel a été publiée pour la première fois au printemps de 1954 et ensuite périodiquement revue, peaufinée, mise à jour et augmentée jusqu’à la septième et dernière édition, parue en octobre 1978, et dont Paul Larivaille donne ici la traduction et l’annotation revue.

Paul Larivaille est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur la civilisation et la littérature de la Renaissance italienne. Il a récemment réuni neuf de ses travaux sur l’Arioste dans un volume intitulé L’Érotisme discret de l’Arioste et autres essais sur le « Roland furieux », 2010.