Séminaire “Topographie de la violence à la Renaissance”

  • Start date:
    21/09/2017, 17:00
  • End date:
    17/05/2018, 19:00
  • Venue:
    Le séminaire a lieu chaque jeudi, de 17 h à 19 h, en Sorbonne, salle de séminaire de l’Occident moderne. Salle Pardailhe Galabrun-G 647.

Séminaire organisé par Frank Lestringant et Adeline Lionetto

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Quelle pensée du monde avaient les écrivains du XVIe siècle ? Dans quel espace géographique faisaient-ils se mouvoir leurs héros ? Pas dans les livres seulement, mais aussi dans les cartes et les atlas. Et puis, tout d’abord, dans l’espace réel où ils vivaient et où ils se déplaçaient. La topographie est une assise stable, plus bornée assurément que la géographie ou la cosmographie qui, à  plus petite échelle et vues de loin, paraissent immobiles et pérennes.

Comment la violence s’incruste-t-elle dans la topographie ? Comment émerge-t-elle de l’accident de terrain, comment surgit-elle en définitive du sol ? A tout moment, partout, elle fuse, elle jaillit, elle trouble, jetant la désolation dans les paysages les plus paisibles, les milieux les plus divers et les plus restreints. Eparpillée, subite, cette violence échappe à  la prise. D’urgence il s’agit de la maîtriser ou, au contraire, en une envolée prophétique, de la généraliser, de l’annoncer immédiate et universelle, dans l’annonce de la fin des temps, laquelle achève et apaise (?) tout. Du bocage provincial à  Paris tumultueux, l’espace s’élargit à  la France entière et à  toute l’Europe de la Renaissance, sans oublier le Nouveau Monde en train d’être découvert et dépeuplé. La géographie de Rabelais est un terroir aux fortes saveurs, mais c’est aussi un archipel fantastique dans le sillage des grandes navigations et des récentes découvertes, un « grand Insulaire» en définitive. Sur l’autre versant du siècle, celui que trace Montaigne dans Les Essais, des « Cannibales» aux « Coches », le tableau n’est guère plus rassurant. Y règnent le paradoxe et les dispositifs ironiques ; s’y déploient les géographies imaginaires ou parodiques. Notre modernité s’y découvre, l’espace d’un monde en crise s’y révèle.

Le déroulement du séminaire ne sera pas strictement chronologique. Il ne s’interdira ni les chemins de traverse ni les perspectives cavalières, de manière à susciter des rapprochements dans l’espace et le temps pointant jusqu’à  notre modernité.

Le séminaire a lieu chaque jeudi, de 17 h à  19 h, en Sorbonne,

salle de séminaire de l’Occident moderne.

Salle Pardailhe Galabrun-G 647.

 

Calendrier des séances

 

Jeudi 21 septembre 2017 : Introduction.

Jeudi 28 septembre 2017 : Adeline Lionetto (Université Paris-Sorbonne), « La Bergerie de Ronsard ou l’échec de l’utopie ».

Jeudi 5 octobre 2017 : Frank Lestringant (Université Paris-Sorbonne), « Rabelais et la violence joyeuse ».

Jeudi 12 octobre 2017 : pas de séance de séminaire.

Jeudi 19 octobre 2017 : Roland Béhar (ENS), « Pour une topographie de la violence dans les lettres espagnoles du XVIe siècle ».

Vacances de la Toussaint.

Jeudi 2 novembre 2017 : Oury Goldman (EHESS), « L’âge des victimes universelles ? Géographie(s) de la violence chez Loys le Roy (v.1510-1577)».

Jeudi 9 novembre 2017 : Hélène Vu Thanh (Université de Bretagne-Sud), « Le martyre de Nagasaki (1597) : un événement local à  retentissement mondial ».

Jeudi 16 novembre 2017 : Olivier Guerrier (Université de Toulouse-Le Mirail), « Quelle(s) violence(s) dans la topographie du Journal de voyage de Montaigne ?».

Jeudi 23 novembre 2017 : pas de séance de séminaire.

Jeudi 30 novembre 2017 : Jean-Luc Nardone (Université de Toulouse-Le Mirail), « Violence et civilité dans un guide de pélerinage en Terre sainte, le Viaggio da Venetia al Sancto sepulcro ».

Jeudi 7 décembre 2017 : Thibault Catel (Université de Limoges), « De la violence domestique à  la violence exotique dans les histoires tragiques de Belleforest : comment un lieu peut-il être tragique ?».

 Jeudi 14 décembre 2017 : 10e séance.

Jeudi 21 décembre 2017 : 11e séance.

Jeudi 11 janvier 2018 : Bruna Conconi (Université de Bologne), «  Les preuves qui viennent du sud : Jean Crespin topographe de la Réforme italienne ».

 

Jeudi 1er février 2018 : ouverture du séminaire, second semestre.

Jeudi 8 février 2018 : Tom Conley (Cambridge, Harvard University), sujet à  préciser.

Jeudi 15 février 2018 : Sylvain Ledda (Université de Rouen), « Topographie de la violence parisienne des guerres de Religion dans la littérature romantique ».

 Jeudi 22 février 2018 : Jean-Charles Monferran (Université de Strasbourg), « Conflits d’écrivains sur les cimes du Parnasse dans quelques fictions des XVIe et  XVIIe siècles ».

 Jeudi 8 mars 2018 : Cornelia Klettke (Université de Potsdam) : « Le Roland furieux de l’Arioste » (sujet à  préciser).

Jeudi 15 mars 2018 : Frédéric Tinguely (Université de Genève) : « Le chaos caucasien dans les Voyages de Jean Chardin ».

Jeudi 29 mars 2018. Alexandre Tarrête (Université Paris-Sorbonne) : « Violence de l’espace utopique chez Thomas More ».

Jeudi 5 avril 2018 : Georges Tolias (EPHE) : « Violences guerrières dans les récits cosmographiques (fin XVe-fin XVIe siècle)».

 Vacances de Pâques

 Jeudi 3 mai 2018. Paul-Victor Desarbres (Université Paris-Sorbonne), « Constantinople et la croisade dans l’Histoire de Chalcondyle (1577) : cristallisation ou détournement de la violence ?»

 Jeudi 17 mai 2018. Marie-Dominique Couzinet (Université Panthéon-Sorbonne), « Topographie de la violence dans les collèges parisiens pendant les guerres de religion : autour de Pierre de La Ramée (Ramus)».