Grégory Wallerick : “L’Amérique, terre illustrée de l’exotisme au XVIe siècle”

Cette section constitue la partie 9 de 12 du numéro
LE VERGER - Bouquet VIII : L'exotisme à la Renaissance

Gregory Wallerick (CRHIA / Université de Nantes)

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Au cours du XVIe siècle, probablement en raison des nombreux voyages de découvertes à l’origine de l’afflux d’observations et de connaissances sur ce territoire, l’Amérique constitue l’espace par excellence de l’exotisme. Cette vision de l’exotisme américain transparaît par les publications qui définissent ce Nouveau Monde, permettant aux Européens de découvrir ce qui fait de cette terre un monde nouveau : botanique (Carolus Clusius et les champignons), faune (André Thevet et l’haüt), flore (Joris Hoefnagel), exploration territoriale (Jean Ribault et la Floride), habitants (Bernardino de Sahagun et les Mexica)…

Ces différents récits, de facture et de véracité variées, conduisent les Européens lettrés à se construire une représentation mentale de l’Amérique et de ses habitants dans une Europe qui recherche ses origines, et qui tente de s’imposer durablement sur ce nouveau continent. Une œuvre de la fin du siècle se propose alors de compiler toutes ces constructions intellectuelles issues tant des voyages, et de l’incompréhension des voyageurs, que de l’imaginaire des dessinateurs. Les Grands Voyages, initiés par Théodore de Bry dès 1590, illustrent dans une qualité tout à fait nouvelle et exceptionnelle, les voyages de nombreux Européens, principalement protestants, vers les terres d’Amérique, ainsi que le graveur en avait effectué la demande auprès de l’Empereur Rodolphe II. Sur plus de 330 images, certaines caractéristiques – comme la nudité, l’intégration d’éléments animaux ou l’anthropophagie pour les habitants, la luxuriance, les palmiers ou les maloca pour le territoire –, permettent aux Européens de se représenter aisément l’exotisme américain, notamment par une construction de l’image de l’Amérindien.

Nous nous proposons donc ici de déterminer avec précision la construction progressive, au cours du XVIe siècle, de la représentation de cet exotisme, lié à un lieu caractéristique, l’Amérique. Il nous semble aussi important d’appréhender la manière dont Théodore de Bry, artiste de chambre, a compilé puis diffusé (et par conséquent les espaces européens concernés par cette diffusion) cette illustration d’une Amérique construite au cours du siècle de l’appropriation du Nouveau-Monde.

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