Marie-Joëlle Louison-Lassablière – Antonius Arena l’œil du maître.

Cette section constitue la partie 10 de 15 du numéro
LE VERGER - Bouquet XVI : Les très riches heures de la chorégraphie

Marie-Joëlle Louison-Lassablière ( IHRIM CNRS – Saint-Etienne )

 Hieronymus Francken I, Bal pour le mariage du Duc de Joyeuse, 1581 (source : wikipédia)

Hieronymus Francken I, Bal pour le mariage du Duc de Joyeuse, 1581 (source : wikipédia)

Après avoir enseigné la basse danse en Avignon, Antonius Arena consigne son expérience dans un manuel de pédagogie chorégraphique intitulé Ad suos compagnones… (1531) et versifié en latin macaronique. Juriste de formation, il porte sur la danse un regard normatif qui exclut toute initiative personnelle. Un bon danseur doit se conformer aux lois chorégraphiques, musicales et sociales de son temps, sinon il déchoit ou se ridiculise. Ces exigences visent avant tout à enrichir la danse d’une dimension esthétique. L’écriture poétique, le mouvement et la musique se rejoignent en une seule et même harmonie qui ne peut toutefois être atteinte que par un danseur doué de grâce. Tout geste, le faux pas comme le pas faux, révèle la personnalité de celui qui l’exécute et permet d’apprécier l’homme derrière le danseur. Si Arena regarde la salle de bal d’un œil critique, mais non dénué d’humour, pour dénoncer les erreurs et les travers qu’il y détecte, c’est qu’il est bien conscient que la danse participe de l’art de vivre et de la culture humanistes.

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Pour consulter le sommaire du bouquet du Verger consacré à la danse de la Renaissance, on peut se reporter ici.

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