Damien Fontvieille – S’aventurer par les chemins d’Europe au XVIe siècle. Apprendre à servir et découvrir le monde pour les élites politiques de la Renaissance

Cette section constitue la partie 8 de 13 du numéro
LE VERGER - Bouquet XXIV : L'aventure à la Renaissance

Damien Fontvieille (Sorbonne Université)

Fr. 14660, fol. 25v 26

Ms. Fr. 14660, fol. 25 v°-26 r°.

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, les fils des hauts commis des monarchies européennes sont envoyés en Europe pour les préparer à leurs futures tâches. Si ces voyages ont pu être lus dans la perspective des prémices du Grand Tour, les lire comme une aventure revêt un intérêt tout particulier. Il s’agit de mettre en évidence une tension entre deux perceptions de cette aventure. En effet, du point de vue des pères, ces aventures sont strictement organisées afin, précisément, de réduire la liberté qui est le propre d’une aventure, et afin de leur donner un but éducatif clair. Pourtant, du point de vue de jeunes gens, ces voyages sont bel et bien des aventures vécues comme des parenthèses dans leur existence placée sous la férule de leurs familles qui traçaient leurs destinées. Dans ces temps, les jeunes gens font l’expérience de la liberté, goûtent aux plaisirs du monde et visitent les villes et les hauts lieux de l’Europe. Enfin, il faut aussi considérer ces aventures comme une expérience partagée. Les enfants issus de la société politique européenne vivent presque tous ces expériences, se fréquentent sur les routes d’Europe, et l’aventure européenne contribue ainsi à un brassage de la société politique européenne.

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