Luc Vallat – Mêler pour mieux vendre : Les six Gaillardes et six Pauanes avec treize chansons musicales parues chez Attaingnant
Luc Vallat – Université de Berne
En 1530, l’imprimeur parisien Pierre Attaingnant édite un recueil dans lequel six gaillardes précèdent six pavanes, avant que soient proposées treize chansons. Toutes les danses sont anonymes, tandis que neuf des chansons sont référencées. Au XVIesiècle, la gaillarde et la pavane sont des danses très en vogue, exécutées à la cour comme au bal, et habituellement intégrées à des groupes de pièces plus vastes. Attaingnant témoigne des premiers exemples publiés de ce type d’œuvres en France. La chanson est, quant à elle, sujette à de nombreuses mutations ; en s’éloignant des codifications des formes fixes, elle acquiert, dans la première moitié du siècle, une certaine liberté laissant place à l’élaboration de nombreux genres.
Pour quelles raisons Attaingnant a-t-il regroupé ces compositions dans un même recueil ? Quel lien pouvait unir la musique de danse et les chansons ? Stylistiquement, il semble que celles-ci opèrent un rapprochement – cette conception reste cependant invérifiée. Quoiqu’il en soit, les implications en termes de consommation, ainsi que les critères de constitution de ce recueil, demeurent flous ; ce type de panachage est par ailleurs unique dans le catalogue d’Attaingnant.
Cet article propose d’explorer la manière qu’ont la chanson et la musique de danse d’évoluer au sein d’un même recueil, en abordant les aspects analytiques stylistiques, structurels et esthétiques, afin de dégager les implications relatives aux questions de production et de consommation s’inscrivant dans la mise en place d’un marché éditorial.
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